Selon un sondage réalisé par Alvea pour l’ONG, près de 80% des polynésiens pensent que l’océan en Polynésie française est en mauvaise santé et insuffisamment protégé. En outre, environ 90% d’entre eux souhaitent la création de rahui, principe ancestral de gestion des ressources naturelles, dans leur lagon. 

« 78% des Polynésiens et 81 de la population des Australes soutient le projet de grande réserve marines aux Australes (archipel au sud de la Collectivité du Pacifique,ndlr) », alors que « 73% des Polynésiens et 85% des Marquisiens soutient le projet de grande aire marine protégée aux Marquises (au nord du territoire) », indique encore cette étude. Les Polynésiens sont également favorables à 72% du projet de grande Aire marine gérée sur l’ensemble de la zee de la Collectivité.

Cette étude révèle également que l’océan tient une place importante dans le tissu économique et social puisque 25% des personnes sondées ont un emploi lié à la mer, principalement dans la vente de produits alimentaires et les transports maritimes et croisières.

En Polynésie, 63% de la population estime que l’océan est en mauvaise voire très mauvaise santé. 74% d’entre pensent que sa santé se dégrade. Autre perception de l’environnement marin polynésiens, 75% des sondés pensent que la quantité de poisson de lagon diminue alors que 79% d’entre eux estiment que les poissons de lagon ne sont pas assez voire pas du tout protégés des activités humaines. Cette perception de diminution et de protection insuffisante s’observe aussi sur les poissons du large.

Dans la rubrique consacrée aux « opinions diverses », 90% des Polynésiens sont pour l’interdiction des sacs en plastique à usage unique, 74% sont pour l’interdiction des crèmes solaires nocives pour les récifs coralliens et 86% sont contre la délivrance de permis de pêche aux flottes étrangères. Le projet de ferme aquacole sur l’atoll de Hao reçoit, quant à lui, un accueil plus mitigé de la part des Polynésiens avec 39% d’opinions favorables.

« Les résultats de ce sondage prouvent clairement que la population de Polynésie française souhaite une protection accrue de l’océan ; ils viennent quelque part légitimer les actions des associations qui militent pour des projets de rahui dans leur lagon ou de grandes Aires Marines Protégées dans leur archipel », a commenté Jérôme Petit, Directeur du Programme Pew Bertarelli en Polynésie française.