30 morts et plus de 70 000 sinistrés aux Bahamas après le passage de Dorian

30 morts et plus de 70 000 sinistrés aux Bahamas après le passage de Dorian

L’oeil de Dorian touchant terre à Hopetown, Elbow Cay, sur l’île d’Abaco ©James Edds / ExtremeStorms

Le bilan s’alourdit de jour en jour aux îles d’Abaco et Grand Bahama, après le passage destructeur de l’ouragan Dorian. Rétrogradé en catégorie 1, Dorian poursuit sa route vers la Caroline du Nord.  

Aux Bahamas, les plaies laissées par le passage de Dorian, classé en catégorie 5 quand il a frappé l’archipel dimanche, mettront sans doute très longtemps à se refermer. Le bilan officiel a été rehaussé à 30 morts, a dit jeudi soir à CNN le Premier ministre bahaméen Hubert Minnis. Mais il risque de s’alourdir considérablement, ont prévenu les autorités de l’archipel. La dévastation causée par l’ouragan, particulièrement sur les îles Abacos et celle de Grand Bahama, va durer « des générations », selon le Premier ministre.

Des hélicoptères américains et britanniques procédaient à des évacuations médicales ainsi qu’à une évaluation aérienne des dégâts pour aider à coordonner l’aide. Les garde-côtes américains ont indiqué avoir secouru 201 personnes aux Bahamas jeudi. Les Nations unies ont estimé que plus de 70 000 personnes avaient « besoin d’une aide immédiate » dans l’archipel, selon des chiffres préliminaires, et s’apprêtent à acheminer huit tonnes de vivres.

« L’enfer partout »

Le Programme alimentaire mondial (PAM) met en place un pont aérien depuis le centre de l’ONU à Panama pour acheminer vers les deux principales îles des Bahamas de quoi créer deux plateformes logistiques. Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a indiqué mercredi que l’organisation avait débloqué un million de dollars de son fonds d’urgence. Les images de paysages ravagés, de bateaux couchés sur terre et de maisons affaissées faisaient craindre le pire.

L’émotion, mais aussi parfois la colère étaient palpables sur les îles Abacos. « Nous devons partir. Ça va faire quoi, 4 ou 5 jours maintenant ? Il est temps de bouger et de sortir les gens d’ici », a confié Brian Harvey, un Canadien de Montréal qui était à bord de son bateau et a « tout perdu ». En vie, il s’estime chanceux. « Mais c’est l’enfer partout ».

Marsh Harbour, principale ville des îles Abacos, a été détruite à 60%, selon le Premier ministre.En la survolant, des journalistes ont vu des centaines de maisons au toit envolé, des rues entières submergées par les inondations, des bateaux et des habitations en miettes. Selon la Croix-Rouge, 13 000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites aux Bahamas.

200 000 foyers privés d’électricité en Caroline du Sud

Selon le dernier bulletin du Centre national des ouragans (NHC) à 6H00 GMT, Dorian a été rétrogradé en catégorie 1 –la catégorie la plus basse– tôt vendredi alors qu’il se rapprochait de la côte de la Caroline du Nord. Il se dirigeait vers le nord-est à la vitesse de 24 km/h, avec des vents soufflant à environ 150 km/h.

©Gal Roma / AFP

©Gal Roma / AFP

Le centre de l’ouragan devrait ensuite remonter vers le sud-est de la Nouvelle-Angleterre (nord-est des Etats-Unis) vendredi soir et samedi matin, puis jusqu’en Nouvelle-Ecosse (Canada) tard samedi, selon le NHC.Selon les autorités locales, plus de 200 000 foyers étaient privés d’électricité en Caroline du Sud, où 33 refuges ont été ouverts. De nombreux habitants des zones côtières avaient obéi aux ordres d’évacuation, d’autres avaient bardé leur maison de contre-plaqué.

Avec AFP.