Soixante-sept nouveaux cas de coronavirus en 2 jours en Guyane

Soixante-sept nouveaux cas de coronavirus en 2 jours en Guyane

Le pont de l’Oyapock, reliant les communes de Saint-Georges en Guyane et Oiapoque au Brésil ©Wikipédia

Soixante-sept nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés samedi 23 et dimanche 24 mai en Guyane, ce qui porte à 328 le nombre de personnes contaminées dans ce territoire de 300 000 habitants, ont indiqué les autorités. « On se dirige de plus en plus vers le stade 3 de l’épidémie », a estimé le Dr Mirdad Kazanji, le directeur de l’Institut Pasteur de Cayenne, qui effectue la majorité des tests de dépistage en Guyane.

Le nombre de personnes infectées par le virus a augmenté de 128% sur les 14 derniers jours (144 cas recensés le 10 mai). Vingt-sept cas supplémentaires ont été enregistrés à Saint-Georges de l’Oyapock, à la frontière avec le Brésil, le pays le plus touché en Amérique du sud. Au total, 119 cas sont confirmés dans cette commune de 4220 habitants, soit plus de 2,8% de sa population.

Entre mercredi soir et dimanche soir, 22 cas ont été diagnostiqués à Camopi, une commune amérindienne du Parc amazonien de Guyane, isolée à la frontière fluviale du Brésil, sans axe routier vers le littoral et en proie aux affres de l’orpaillage illégal. Les trois premiers cas positifs dans cette commune étaient un légionnaire du 3e REI (régiment étranger d’infanterie) et deux piroguiers amérindiens travaillant pour la Légion. L’armée, sollicitée, n’a pas donné de détails concernant les 19 cas supplémentaires.

Interrogé par l’AFP sur le déconfinement en Guyane, entamé le 11 mai comme en métropole, le préfet de ce territoire d’Amérique du sud Marc Del Grande a estimé que « le déconfinement prudent avec maintien du confinement à Saint-Georges, du couvre-feu en Guyane, renforcement des tests PCR, et reconfinement de Camopi le 15 mai correspond bien à la situation guyanaise ». « La circulation du virus au Brésil doit inciter 100% de la population à respecter les gestes barrières, la distanciation et le port du masque », a-t-il insisté.

Dans les quartiers défavorisés et populaires, le port du masque est rare. Ces deux dernières semaines, environ 25 cas ont été détectés sur Kourou, près de 30 en 18 jours sur l’île de Cayenne. Par ailleurs, les autorités de l’État devront faire face mardi, au tribunal administratif de Cayenne, à un référé-liberté intenté par la Ligue des droits de l’homme qui demande la suspension du couvre-feu sur le territoire.

Avec AFP.