©Facebook / Sonia Backès
Le parti non indépendantiste Les Républicains Calédoniens a plaidé pour un statut « profondément ancré dans la France », avant le référendum du 4 novembre en Nouvelle-Calédonie, mettant en garde sur « la menace de la Chine », lors de leur meeting de clôture de campagne mercredi soir.
« Il n’est pas question de transférer les compétences régaliennes (justice, ordre public, défense, monnaie, affaires étrangères, N.D.L.R.). Nous devons construire un modèle calédonien sur mesure, à l’intérieur de l’ensemble français », a déclaré Sonia Backès, présidente du parti, dans une salle de boxe d’un quartier populaire de Nouméa, aux bancs nourris. Sa formation, qui compte 7 élus sur 54 au Congrès, est une des deux branches locales et rivales proches de LR, l’autre étant le Rassemblement-LR. « Je considère que dès l’instant où les Calédoniens se seront exprimés librement, on sera […] dans une situation qu’ils auront choisie », a indiqué Sonia Backès alors que les sondages annoncent une défaite des indépendantistes.
« Menace de la Chine »
Considérée comme la plus à droite des formations loyalistes, les Républicains Calédoniens sont opposés à l’organisation d’un deuxième puis d’un troisième référendum d’ici 2022, comme le permet l’accord de Nouméa (1998) et le souhaitent les indépendantistes. « C’est une source d’instabilité. Nous proposons un droit permanent à l’autodétermination qui viendrait les remplacer et qui pourrait être déclenché par les électeurs eux-mêmes », a expliqué la dirigeante non indépendantiste.
Pour obtenir l’organisation d’un référendum d’autodétermination, il faudrait, selon le projet du parti, une demande formulée par au minimum la moitié des électeurs, avec un délai « de 25 ans entre chaque consultation ». Les différents intervenants de ce meeting ont également mis en garde contre « la menace de la Chine », qui avance ses pions dans le Pacifique. « La France est un espace qui nous protège. Si elle s’en va, nous serons à la merci de la Chine », a averti Grégoire Bernut, élu territorial, rappelant les richesses en nickel du Caillou (un quart de la ressource mondiale, N.D.L.R.). « La Chine organisera une colonisation économique dont la Nouvelle-Calédonie ne se remettrait pas », a ajouté Sonia Backès.
Les Républicains calédoniens envisagent la « négociation du nouveau statut » à partir de juin et jusqu’en décembre 2019, avant une consultation des Calédoniens mi-2020. Un calendrier, qui tient compte des élections provinciales de mai 2019, qui mettront à jour le rapport de force politique local. Un autre parti non indépendantiste, Calédonie Ensemble, prône de son côté « une nouvelle organisation politique et économique » avec « de nouvelles modalités pour l’exercice à l’autodétermination ». Parmi les différences avec Les Républicains calédoniens, Calédonie Ensemble souhaite partager, avec l’État, les compétences dites régaliennes.