Jacinda Ardern lors d’un point presse Covid, en juin dernier ©Facebook / Jacinda Ardern
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, bien qu’en tête dans les sondages, s’est résolue lundi 17 août à reporter de quatre semaines les législatives qui étaient prévues en septembre, et ce en raison du retour de la pandémie dans son archipel.
Ce report était une demande de ses partenaires de coalition et de l’opposition conservatrice, tous les partis ayant suspendu leur campagne du fait de la réapparition du coronavirus qui avait interrompu la semaine dernière une remarquable série de 102 jours sans contaminations locales.
Son gouvernement avait reçu les éloges pour sa réponse énergique et efficace lors de l’apparition de la pandémie en début d’année. Il a de nouveau réagi vigoureusement au retour des cas, ordonnant notamment très vite le confinement d’Auckland, la première ville du pays.
La dirigeante travailliste a reconnu que le retour de l’épidémie avait généré de l’angoisse et risquait de dissuader certains électeurs de se rendre aux urnes, si les scrutins avaient eu lieu comme prévu le 19 septembre. Jacinda Ardern, donnée largement favorite par les instituts de sondage, a également reconnu les inquiétudes de ses rivaux qui estimaient que la suspension de la campagne profitait surtout à son parti un taux de popularité record.
Pas d’autre report
Au terme d’un week-end de consultations de l’état-major travailliste et de la commission électorale, elle a opté pour un report au 17 octobre. « Cette décision donne à tous les partis le temps de faire campagne au cours des neuf prochaines semaines et donne à la commission électorale assez de temps pour assurer qu’une élection peut se tenir », a déclaré Jacinda Ardern. Elle a déclaré que le report signifiait que tous les partis feraient campagne dans les mêmes conditions et a averti qu’il n’y aurait pas de second report, quelle que soit la situation. « Je n’ai absolument aucune intention de changer cela », a-t-elle insisté.
Tous les partis ont suspendu la semaine dernière la campagne en raison des restrictions ordonnées pour lutter contre cette nouvelle vague épidémique, dont l’origine demeure inconnue. Quatre premiers cas au sein d’une même famille avaient été repérés en début de semaine.
Le pays en était lundi à 58 cas confirmés, dont cinq personnes qui ont été hospitalisées. L’archipel a opté pour la même stratégie que celle qu’il avait suivie au printemps, en isolant les cas positifs, testant massivement la population et traçant les contacts des personnes contaminées.
« Le bon sens a prévalu »
Coqueluche des médias internationaux, la dirigeante, qui vient d’avoir 40 ans, jouit aussi dans son pays d’un taux de popularité record de 60%, qui est lié à sa gestion de la pandémie, mais aussi à sa réponse aux attaques contre deux mosquées de Christchurch l’année dernière ou à la récente éruption volcanique de White Island.
Son parti travailliste est même en position de remporter les élections à lui seul, sans l’aide du Parti Vert et de New Zealand First (NZF) avec lesquels il est en coalition depuis près de trois ans. La principale formation de l’opposition, le Parti national, avait estimé la semaine dernière que la tenue des législatives le 19 septembre était désormais inenvisageable, en demandant un report à l’année prochaine, ou à la rigueur fin novembre. « Le bon sens a prévalu », a déclaré de son côté le chef du NZF, le vice-Premier ministre Winston Peters, dont la formation allait au-devant d’une grande déconvenue, selon les instituts de sondage, si les scrutins avaient été maintenus à septembre.
Le directeur général de la santé Ashley Bloomfield a précisé ne pas avoir encore les résultats des tests réalisés dans des chambres froides d’Auckland, qui doivent permettre de déterminer si le virus est arrivé avec des marchandises importées. Il a cependant assuré la population que l’achat d’aliments congelés en supermarché ne présentait aucun risque. « Nous n’avons aucune preuve d’une transmission par la nourriture ou les emballages alimentaires », a-t-il dit, précisant que l’hypothèse d’une transmission interhumaine était privilégiée.
Avec AFP.