La scission de l’université des Antilles accentuerait « la fuite des jeunes », dit Girardin

La scission de l’université des Antilles accentuerait « la fuite des jeunes », dit Girardin

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La scission de l’université des Antilles en deux entités ne ferait « qu’accentuer la fuite des jeunes » hors des territoires, a prévenu mercredi la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, alors que les deux pôles de l’université, en Guadeloupe et en Martinique, se déchirent sur la répartition des moyens financiers.

Dans un entretien à France-Antilles, la ministre, en déplacement en Martinique pour trois jours, estime que « la pire des hypothèses serait une séparation entre les pôles, au mépris du bon sens, pour satisfaire l’envie de chaque territoire d’avoir sa propre université ».
Depuis plusieurs semaines, le pôle Guadeloupe et le pôle Martinique sont en désaccord sur la répartition des moyens qui leur sont alloués.

Cette guerre ouverte s’est conclue par le refus, de la part du pôle guadeloupéen, de recevoir la députée de Martinique Josette Manin, en charge d’une mission parlementaire d’évaluation d’une loi de 2005 sur la séparation des universités des Antilles et de Guyane. Le déplacement de Mme Manin a dû être annulé.

Pour Annick Girardin, si l’université des Antilles se scindait en deux, « nous aurions deux petits ensembles, ne pouvant donc pas disposer des moyens d’offrir l’offre de formation à laquelle les jeunes Antillais ont légitiment droit ». « Nous ne ferions qu’accentuer la fuite de nos jeunes hors de nos territoires, aggravant le déclin démographique auquel les Antilles sont confrontées », a-t-elle jugé, appelant l’université des Antilles à « être exemplaire ».

« La France dispose, à travers les Antilles françaises, d’une ouverture unique vers l’espace caribéen et américain. Il est donc important que les départements français d’Amérique unissent leurs forces pour constituer ensemble un point d’appui pour faire rayonner le savoir-faire et la culture de la France dans le bassin océanique Atlantique », a-t-elle expliqué.

« Au-delà des tensions actuelles, difficilement compréhensibles, je crois que le principe du maintien d’une université des Antilles dotée de deux pôles est le modèle souhaité par le plus grand nombre d’Antillais. Il faudra surmonter les crispations actuelles et travailler ensemble, dans une logique de collaboration et de mutualisation, pour garantir le maintien de cet ensemble universitaire essentiel pour les jeunes Antillais », a-t-elle poursuivi.
L’université des Antilles compte 10.000 étudiants.

Avec AFP