Covid 19 : Quand des associations ultramarines s’unissent pour venir en aide aux étudiants de la région lyonnaise

Covid 19 : Quand des associations ultramarines s’unissent pour venir en aide aux étudiants de la région lyonnaise

Un collectif d’associations ultramarines basées à Lyon s’est illustré en mettant en place un dispositif d’entraide et de soutien aux étudiants ultramarins confinés et isolés de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Une initiative saluée et encouragée par les autorités gouvernementales qui ont pu compter sur la force de frappe et l’efficacité de ces associations en cette période de crise sanitaire particulièrement angoissante. Récit.

Le secteur associatif ultramarin, grâce à son maillage sur tout le territoire et à son réseau très dense a une fois de plus démontré sa pertinence et surtout sa perspicacité et son efficacité.

Des qualités d’autant plus appréciables pendant la période du confinement imposé avec pour conséquence l’isolement et l’abandon d’une certaine catégorie de la population.
C’est notamment le cas pour les étudiants ultramarins de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui, à bien des égards, se sont retrouvés pour bon nombre d’entre eux dans une situation difficile et douloureuse.

Alerté, dès le début du confinement par l’Union des étudiants réunionnais de l’Hexagone sur le sort de ces étudiants, le créateur et président de la Maison des outre-mer de Lyon, Loïc Laplagne, a très rapidement pris les taureaux par les cornes en décidant de mettre en place un dispositif d’entraide et de soutien avec d’autres associations locales.

Loic Laplagne, président de la Maison de l'Outre-mer Lyon© DR

Loic Laplagne, président de la Maison de l’Outre-mer Lyon© DR

Un collectif d’associations baptisé « Outre-mer Lyon crise sanitaire »

Ainsi, un collectif d’associations baptisé « Outre- mer Lyon crise sanitaire », parmi lesquelles on peut trouver La Maison des outre-mer de Lyon, 7 semaines, Outre-mer Network, l’association des cultures Indo-Réunionnaises, Les Mamas qui déchirent, Sol Antilles Events, Lyon Outre-mer, Association des Guyanais de Lyon, Les Amis d’outre-mer, Union Sportif Réunionnais, Antilles Casomi Isère, s’est constitué et a établi une chaîne de solidarité afin de venir en aide et faire face aux difficultés rencontrées par ces étudiants isolés et démunis en raison de la crise sanitaire.

Ces actions ont d’abord consisté à identifier les étudiants en situation de précarité, quadriller le terrain, puis à contacter les autorités locales et les institutions, tracer les itinéraires et assurer les livraisons des paniers-repas et des produits frais.

Ce sont en effet plus de 1 500 paniers-repas et colis avec une rotation de 3 repas par semaine qui ont été distribués, soit plus de 3 tonnes de denrée alimentaire. En outre, plus de 350 masques ont été attribués aux étudiants.

Une initiative encouragée et accompagnée par la Délégation Interministérielle pour l’Egalité des chances des Français d’outre-mer et la Visibilité des outre-mer qui a sollicité le collectif pour la mise sur pied d’une plateforme numérique d’entraide et de solidarité en direction des étudiant ultramarins.

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L’efficience des associations ultramarines

Ainsi, grâce à l’établissement d’une veille téléphonique, cette interface a pu permettre la mise en relation des étudiants ultramarins isolés avec le collectif et mesurer leurs difficultés et besoins.

Par ailleurs, cette période étant particulièrement anxiogène, alerté par le collectif, le Réseau SAS (Soutien aux soignants), composé de 15 psychothérapeutes, a pu prendre en charge certains étudiants en détresse psychologique à raison de 5 séances gratuites par étudiant.
Enfin, le collectif a aussi favorisé la mise en relation avec une assistante sociale qui a facilité la prise en charge au niveau des couvertures d’assurance maladie et d’intervention médicale.

Pour autant, en dépit du déconfinement, la mission du collectif ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’il a décidé de poursuivre son action en restant en contact et distribuant toujours des paniers-repas aux étudiants encore dans la précarité. Une action rendue possible grâce à la subvention versée par le ministère des outre-mer contrairement au début où les associations ont du assurer à leurs frais certaines dépenses.

Reste que le collectif « Outre-mer Lyon crise sanitaire » a fait œuvre utile en démontrant, s’il en était encore besoin, le bien -fondé mais surtout l’efficience des associations ultramarines capables de se mobiliser rapidement pour contribuer à apaiser les maux de leur communauté à tout moment et en toutes circonstances. S’il y a un enseignement à tirer de cette période, c’est peut-être cette formidable présence et cette légitimité retrouvée.