©Gouvernement de la Polynésie
Avec 353 cas diagnostiqués positifs au Covid-19 depuis début août, dont 213 actifs, les autorités sanitaires de Polynésie française viennent de placer la Collectivité au stade 3 de l’épidémie. Des masques en tissus seront distribués aux familles modestes et un renfort pour le bureau de veille sanitaire depuis l’Hexagone.
Parmi les 213 cas toujours actifs, 9 d’entre eux sont hospitalisés au Centre hospitalier de Polynésie (CHPF) dont 3 ont été placés en réanimation. « Aujourd’hui, la circulation du virus est active au sein de la population, nous sommes donc entrés dans la 3ème phase de l’alerte sanitaire », a fait savoir le ministre de la Santé Jacques Reynal. La Collectivité d’Outre-mer du Pacifique avait été placée en phase 2 vendredi dernier, et les autorités sanitaires avaient prévenu d’un possible passage rapide en phase 3.
À ce titre, « nous avons renforcé nos effectifs afin d’assurer le suivi médical des patients atteints de la maladie. Le CHPF dispose actuellement de 60 places en réanimation dans l’unité dédiée à la COVID ». En outre, « le port du masque sera désormais général et obligatoire notamment dans les écoles à compter de l’âge de 11 ans. Les rassemblements de plus de 10 personnes sont prohibés et devront faire l’objet d’une demande préalable auprès du Haut-commissaire ».
« Il n’est pas du tout question d’un confinement général, néanmoins il n’est pas impossible que dans certains endroits, pour éviter une dissémination importante du virus, nous ayons à prendre des mesures ciblées sur des quartiers, en coordination avec les tavana (maires, ndlr) », a poursuivi Jacques Reynal, relayé par Radio 1 Tahiti. Dans ce contexte de passage en phase 3, « le haut-commissaire et le président du Pays ont souhaité alerter Santé Publique France pour obtenir une aide à la fois en moyens humains, mais également en moyens matériels ».
200 respirateurs sur l’ensemble du territoire
On annonce ainsi un renfort de six « réservistes sanitaires » depuis l’Hexagone, pour venir en aide au PC de crise. Il s’agirait plus précisément d’un chercheur épidémiologiste, d’un médecin épidémiologiste et de 4 infirmières, tous capables de réaliser des enquêtes autour des cas. Ils devraient arriver à la fin de la semaine pour une mission de 4 à 6 semaines. Toujours dans le volet renforts, le ministre a également confirmé la commande de deux tanks d’oxygène depuis la Nouvelle-Zélande ainsi que de 2,5 millions de masques.
« Cette augmentation de cas est pour l’instant tout à fait bien supportée par nos structures de santé », a assuré le ministre qui énumère 20 lits « armés » pour la réanimation et 40 « prêts à être armés » au besoin. Sur l’ensemble du territoire, 200 respirateurs sont prêts à faire face à une éventuelle augmentation des cas hospitalisés.
Masques en tissu pour les familles modestes
Pour répondre aux besoins des familles modestes qui se voient dans l’obligation d’ajouter un poste « masques » dans leurs dépenses, le gouvernement polynésien, « en partenariat avec l’association FACE, lance une opération « Masques Solidaires » afin d’offrir au plus grand nombre (…) des masques en tissus pour se protéger et protéger les leurs ». Une opération à la fois solidaire et environnementale puisqu’à l’échelle mondiale, « il n’existe pas encore de filière de recyclage dédiée pour ce produit ».
En moins d’une semaine, cette opération a déjà permis de rassembler 10 000 masques, l’objectif étant de remettre 3 masques par personne dans les foyers identifiés, indique encore le gouvernement polynésien. « Les bénéficiaires sont les familles ne disposant pas ou de peu de revenus, identifiées par les communes et les associations de quartier ».