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Ils sont devenus les sentinelles de la lutte contre le changement climatique. Demain, les Etats insulaires du Pacifique, entre autres, seront à New York, au siège de l’ONU, pour ratifier l’Accord de Paris et s’assurer de sa bonne mise en oeuvre.
Directement menacés par le changement climatique, les Etats insulaires du Pacifique, et pas seulement, viendront à l’ONU le vendredi 22 avril, non seulement pour ratifier l’Accord de Paris mais pour s’assurer qu’il soit bien mis en oeuvre. Menés par les îles Fidji, au moins neuf Etats insulaires ratifieront l’Accord du 12 décembre qui entrera en vigueur si 55 pays responsables de 55% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde le ratifient. « Nous voulions être parmi les premiers à le ratifier », a déclaré le Premier ministre des Fidji, Josaia Voreqe Bainimarama, dont le gouvernement a rapidement soutenu l’Accord, suivi par le Parlement en février. Au cours de ce même mois, les îles Fidji ont durement été touchées par le cyclone tropical Winston, qui a provoqué la mort de 44 personnes, détruit 40.000 habitations et provoqué plus d’un milliard de dollars de dégâts. Winston a été enregistré comme étant le cyclone le plus puissant que l’hémisphère sud n’ait jamais connu. Lors de la COP 21, les îles du Pacifique ont su faire entendre leur voix, démontrant qu’elles étaient à la fois les premières victimes, mais aussi des sentinelles dans la lutte contre le réchauffement climatique, entrainant dans leur sillage d’autres Etats insulaires des océans Indien et Atlantique.
« Un seul événement climatique peut balayer toutes les avancées que nous avons faites et retarder notre développement », a expliqué le Premier ministre lors d’une conférence de presse. Parmi les premiers pays à ratifier l’Accord de Paris figurent les îles Marshall, Tuvalu, Kiribati et les Maldives, des îles menacées par la montée des eaux, ainsi que Belize, la Barbade, Nauru, Sainte-Lucie et Samoa. Plus de 160 pays vont signer vendredi à l’ONU l’accord conclu à l’issue de la COP21 à Paris, dont la mise en oeuvre implique que l’économie mondiale tourne le dos aux énergies fossiles. Le président français François Hollande sera le premier à ratifier l’accord mais les Etats insulaires monteront aussi sur scène pour appeler à une ratification rapide. La France s’est effectivement engagée à faire entendre la voix des îles du Pacifique, premières victimes du réchauffement climatique. La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, toutes deux Collectivités ultramarines d’Océanie, s’étaient aussi investies pendant la COP 21 et en amont, lors du Sommet France-Océanie. Selon une source proche du dossier, François Hollande devrait accorder une place particulière aux Outre-mer lors de son discours, demain, à New York.
« Ce qui a été accompli à Paris est un premier pas positif mais ce n’est pas assez pour empêcher la catastrophe », selon le Premier ministre des îles Fidji. L’Accord de Paris engage ses signataires à limiter la hausse de la température « bien en deçà de 2°C » et à « poursuivre leurs efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C ». Les îles réclament de limiter la hausse à 1,5 degré Celsius et le déblocage de financements internationaux pour préparer leurs économies et leurs infrastructures au changement climatique.
Avec AFP.