© ARS Guadeloupe
L’Agence régionale de la santé Guadeloupe a annoncé, mercredi soir, « une délocalisation partielle » et « une réintégration partielle » du CHU, suite à l’incendie du 28 novembre.
Sept mois après l’incendie qui a ravagé la Tour Nord du CHU de Guadeloupe, l’Agence régionale de Santé s’est finalement prononcé sur le sort de l’hôpital. « C’est un jour important pour nous tous », a souligné Valérie Denux, directrice générale de l’ARS, annonçant la solution choisie pour la « phase 2 » du plan de réorganisation du CHU et de l’offre de soins en Guadeloupe. La délocalisation totale, initialement privilégiée, a finalement été écartée auprofit d’une délocalisation partielle.
Le nettoyage et la réhabilitation se feront « par zone ». La réintégration des services se fera ensuite « en mode nouveau CHU, de façon à ce qu’on soit prêt dans cinq ans », a précisé la directrice générale de l’ARS, faisant référence à la livraison attendue du nouvel hôpital de la Guadeloupe, à Perrin, aux Abymes
52 millions d’euros de travaux
Les travaux annoncés par l’ARS pour réhabiliter et réorganiser le CHU, sont estimés à « 52 millions d’euros ». Concernant le plateau technique, voué à rester sur le site de l’ancien CHU, le nettoyage et la décontamination de l’étage technique devraient durer « six mois maximum », afin de réintégrer le plus vite possible « les blocs opératoires et les
urgences », a expliqué Mme Denux. Deux blocs mobiles devaient être installés pour récupérer l’activité de chirurgie, délocalisée à la Clinique des Eaux Claires, mais cette installation a pris du retard.
Par ailleurs, « deux étages » de la tour nord, pour laquelle la réhabilitation totale serait « très complexe » seront condamnés, et les activités du « pôle mère-enfant », hébergées pour l’heure à la Polyclinique des Abymes, grâce à des « éléments modulaires » abritant « des blocs obstétricaux, des salles d’accouchement ou des salles de travail », a précisé Mme Denux. Les travaux d’aménagement pour ce pôle devraient prendre « entre 12 et 18 mois ». Il devrait ensuite rester sur le site de Palais Royal « jusqu’à l’ouverture du nouveau CHU ».
Une option qui convainc pas le collectif de défense
La solution choisie est « la bonne pour l’instant », avec « des ajustements à faire », selon Josette Borel Lincertin, présidente du conseil de surveillance, qui souligne que « la priorité c’est d’expliquer pourquoi, informer, rassurer ».
« Il n’y a pas de solution idéale » pour Suzy Duflo, présidente de la commission médicale d’établissement : « A un moment donné il faut prendre une décision » et « le tout c’est de passer cette période de transition jusqu’au nouvel hôpital ».
Pour Mona Hedreville, cardiologue et porte-parole du collectif de défense du CHU, qui prônait une délocalisation totale, « on est toujours dans de la science fiction » et « rien ne va bouger ». Elle dénonce des « opérations tiroirs fictives ». Le CHU de la Guadeloupe compte plus de 3.000 salariés.
« Prends le changement par la main avant qu’il ne nous prenne à la gorge »… Valérie Denux entame ainsi la présentation du Plan sur lequel nous avons travaillé sans relâche. Notre objectif commun : Sauver notre capacité à soigner la population et notre dimension universitaire ! pic.twitter.com/6QcsYJWqo6
— Pierre Thépot (@Pierrethepot) 6 juin 2018
Réorganisation du @Chu_Gpe : choix courageux d’une délocalisation partielle avec décontamination progressive des bâtiments. Déjà occupé par la médecine C (diabetologie/endocrinologie), le site du CHGR du @Departement_971 à Palais-Royal accueillera à terme le pôle parents-enfants. pic.twitter.com/2Mc3BnwF5j
— J BOREL-LINCERTIN (@JBorelLincertin) 6 juin 2018
Avec AFP