Emmanuel Macron avait affirmé le 1er février qu’il ne fallait dire que le chlordécone est cancérigène avant de reconnnaître un malentendu
Interpellé en mi-février dernier par une soixantaine d’associations et de personnalités dans une lettre ouverte au président de la République à propos de l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, le Président de la République Emmanuel a précisé sa politique et réitéré les mesures pour avancer sur ce dossier.
La Coordination des Associations d’Outre-mer réunissant une soixantaine d’associations et de personnalités ultramarines, réclamait notamment des mesures urgentes « afin que les maladies liées à l’intoxication au Chlordécone soient reconnues comme maladies professionnelles et que des mesures d’indemnisation soient prises rapidement.»
Dans son courrier de trois pages que Outremers360 a pu se procurer, le Président de la République Emmanuel Macron a rappelé comme « objectif prioritaire», la protection de la population avec l’élaboration dès cet été du Plan Chlordécone IV. Un nouveau plan qui fera du « zéro chlordécone dans l’alimentation» son objectif phare.« Le plan déterminera les actions nécessaires pour que son absence (du chlordécone, ndlr) dans l’alimentation devienne une réalité dans un calendrier transparent que je souhaite le plus court… Ce plan devra nous conduire à une réflexion plus globale sur la production agricole et alimentaire de la Martinique et de la Guadeloupe (…) afin de produire, malgré le contexte de la pollution par la chlordécone, plus et mieux» a indiqué Emmanuel Macron.
Il a également rappelé que les maladies liées à l’intoxication au Chlordécone soient revues pour mieux prendre encore compte la situation des ouvriers agricoles. «Le Gouvernement s’est engagé à ce que ces victimes de la chlordécone soient intégrées dans toutes les démarches ouvertes au bénéfice des victimes des produits phytopharmaceutiques».
Au sujet du dépistage individuel, Emmanuel Macron a sollicité que la Ministre de la Santé Agnès Buzyn interroge les autorités sanitaires indépendantes sur la meilleure façon de mettre en oeuvre une politique d’éducation aux bonnes pratiques alimentaires. Une réflexion qui inclura une analyses de l’intérêt que pourraient apporter des dépistages individuels, ponctuels ou systématiques.
Le chef de l’État avait provoqué la colère des élus et des associations lorsqu’il avait affirmé début février concernant le chlordécone qu’il ne fallait «pas dire que c’est cancérigène». L’Elysée avait plaidé un «malentendu» et assuré qu’il n’y avait pas de «retour en arrière» sur le caractère cancérigène du produit. Désormais, Emmanuel Macron souhaite avancer sur ce dossier en promettant «une sécurité sanitaire renforcée et une confiance retrouvée». « La pollution à la chlordécone est le fruit d’une époque révolue qui a provoqué la détresse, l’incompréhension, la colère des Guadeloupéens et des Martiniquais. Les étapes qui ont été franchies depuis deux ans et qui le seront encore en 2019 permettront de cheminer pas à pas vers une sécurité sanitaire renforcée et une confiance retrouvée. C’est l’objectif de notre politique» a conclu Emmanuel Macron.