© J.Rocha/ Ministère de l’intérieur
A Mayotte, où les autorités ont repoussé le déconfinement, le conseil scientifique qui conseille le gouvernement dans la lutte contre le coronavirus recommande «le maintien du confinement jusqu’au décours du pic épidémique local» et «la limitation stricte du nombre d’arrivants», dans un 2e avis rendu mercredi à la ministre des Outre-mer.
Le département de l’océan indien, classé «rouge», comptait mercredi 1.143 cas déclarés, 43 hospitalisations dont 9 en réanimation et 14 morts. Le conseil scientifique recommande que les nouveaux arrivants à Mayotte se conforment «au principe du confinement général» et précise qu’aucun test PCR (qui permet de détecter si l’on est porteur du virus au jour du test) systématique «n’est préconisé». A Mayotte, la priorité est «de renforcer les capacités locales de diagnostic par PCR» pour les personnes symptomatiques, «d’isolement et de prise en charge médicale des personnes infectées».
Les déplacements étendus aux rapprochements familiaux et motifs professionnels
Pour la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin, La Réunion et la Polynésie française, les scientifiques jugent possible «d’envisager la disparition des cas de Covid-19 dans les semaines ou mois à venir». Mais ils recommandent «de n’accroître la fréquence des transports de voyageurs qu’à partir du mois de juin, en privilégiant les rapprochements familiaux et les déplacements professionnels».
Enfin, pour Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie, Saint-Pierre et Miquelon et Saint-Barthélemy, territoires «actuellement indemnes d’épidémie», il recommande de «poursuivre, pour les semaines à venir, l’application de mesures strictes de régulation du flux des voyageurs, en fonction des capacités locales d’organisation de quarantaines supervisées et de dépistages systématiques».
Trois options de quatorzaine et de dépistages de voyageurs
En matière de quatorzaine, les scientifiques proposent «trois options» pour les voyageurs arrivant dans les territoires ultramarins. La première option préconise une «quatorzaine en structure dédiée assortie d’un test PCR systématique en fin de quatorzaine». Cette stratégie, actuellement pratiquée dans plusieurs territoires ultramarins, est «celle qui assure la meilleure prévention». Mais le Conseil constitutionnel l’a censurée lundi, car elle n’offrait pas les garanties de recours à un juge judiciaire.
La deuxième option propose une quatorzaine à domicile, si les conditions d’accueil sont «bonnes», avec une levée de quatorzaine «lorsque le test PCR pratiqué en fin de période sera négatif», mais cette option «présente un risque de transmission intrafamiliale du Covid-19».
Enfin la 3e option préconise «une période de confinement strict à domicile de sept jours avant le voyage, suivie d’une période de confinement strict à domicile de sept jours à l’arrivée en outre-mer», avec un test PCR avant le voyage et un autre à la fin de quatorzaine. Une option «acceptable», mais avec «un risque accru de Covid-19, si elle n’est pas appliquée strictement».
Avec AFP