Vie Chère: Les écarts de prix entre l’Hexagone et les Outre-mer

Vie Chère: Les écarts de prix entre l’Hexagone et les Outre-mer

En 2010, l’Insee (DOM et Hexagone), l’ISPF (Polynésie française) et l’Isee (Nouvelle-Calédonie), ont réalisé une enquête conjointe de comparaison spatiale des prix. La Nouvelle-Calédonie apparaît comme le territoire le plus cher, avec un écart des prix de 34% par rapport à l’Hexagone. Détails.

En mars 2010, l’Isee (Institut de la statistique de la Nouvelle-Calédonie) a conduit une vaste enquête de comparaison des prix entre la Nouvelle-Calédonie et l’Hexagone. Cette enquête, réalisée à la même période dans l’ensemble des départements d’Outre-mer et en Polynésie française, s’appuie sur une méthodologie reconnue au niveau international et développée en France par l’Insee. L’objectif de cette enquête était de comparer les prix d’un même panier de produits et services, représentatif de la consommation des ménages.

En Nouvelle-Calédonie, les prix sont globalement 34% plus élevés que dans l’Hexagone, cet écart est voisin de celui enregistré en Polynésie française (26%). Il est en revanche largement supérieur à celui observé dans les DOM. Un ménage métropolitain qui conserverait ses habitudes de consommation verrait ses dépenses augmenter de 49% s’il achetait les mêmes produits et services en Nouvelle-Calédonie. À l’inverse, les Calédoniens économiseraient 17% sur leur panier s’ils consommaient en métropole. Les différences de prix sont particulièrement marquées pour les produits alimentaires.

Les écarts : Hexagone – Outre-mer / Outre-mer – Hexagone / Ecart global des prix:

– Nouvelle-Calédonie : 48,6% / 17,3% / 34%. Autrement dit, un ménage qui se déplacerait de l’Hexagone vers la Nouvelle-Calédonie paierait 48,6% plus cher s’il conservait ses habitudes de consommation. Au contraire, un ménage calédonien qui s’installerait dans l’Hexagone paierait 17,3% moins cher qu’en Nouvelle-Calédonie. L’écart global des prix s’établit à 34%.

– Martinique : 6,9% / 2,9% / 9,7%

– Guadeloupe : 14,8%/ 2,2%/ 8,3%

– Guyane : 19,6% / 6,4% / 13,0%

– La Réunion : 12,4% / 0,4% / 6,2%

– Polynésie française : 51,2% / 4,7% / 25,9%

Au niveau des grands postes de dépenses, la structure de consommation des ménages calédoniens est assez voisine de celle des métropolitains. Comme dans l’Hexagone, les transports constituent la première source de dépense, devant l’alimentation (hors alcool et tabac) et le logement. Ces trois postes pèsent toutefois un peu plus dans le budget des Calédoniens que dans celui des métropolitains. L’alimentation représente 18% de la consommation, proportion légèrement supérieure à celle de l’Hexagone, de la Réunion et des Antilles mais nettement plus faible qu’en Guyane ou en Polynésie française. De même, le logement et ses dépenses afférentes constituent un poste budgétaire plus lourd en Nouvelle-Calédonie que dans l’Hexagone, mais plus limité toutefois qu’en Polynésie française. Le transport concentre une part importante de la consommation des Calédoniens (19%), équivalente à celle des Polynésiens et sensiblement supérieure à celle des métropolitains.

Les écarts de prix entre la Nouvelle-Calédonie et l’Hexagone, selon les postes de dépense:

– Produits alimentaires: 89,3% / 30,8% / 65,4%

– Boissons alcoolisées et tabac: 47,2% / 27,5% / 42,5%

– Habillement et chaussures: 46,7% / 23,6% / 42,5%

– Logement, eau, énergie: 62,1% / 16,0% / 38,9%

– Meubles, électroménager, entretien: 57,8% / 17,5% / 38,3%

– Santé: 35,1% / 25,2% / 34,4%

– Transports: 8,0% / 6,1% / 0,9%

– Communications: 41,7% / 22,9% / 35,6%

– Loisirs et culture: 52,6% / 25,8% / 43,4%

– Restaurants et hôtels: 47,8% / 27,5% / 42,8%

– Autres biens et services: 40,5% / 12,8% / 27,0%

– Ensemble: 48,6% / 17,3% / 34,0%

L’alimentation, principale source de la “vie chère”:

©DR

70 francs pacifique font environ 6 euros©DR

Les produits alimentaires concentrent les plus forts écarts de prix avec l’Hexagone. Un métropolitain avec ses habitudes alimentaires paierait 89% de plus s’il consommait à l’identique en Nouvelle-Calédonie. À l’exception notable des viandes de bœuf, la plupart des produits alimentaires sont beaucoup plus chers. L’ alimentation contribue à elle seule 28% du différentiel total de prix avec l’Hexagone (34%). Le surcoût des produits alimentaires est un phénomène commun à l’ensemble des Outre-mer. Toutefois, les écarts en Nouvelle-Calédonie sont nettement plus marqués que dans les DOM (de 34% en Guadeloupe à 49% en Guyane) et même qu’en Polynésie française (+75%).

En outre, les habitudes alimentaires des Calédoniens ne sont pas si différentes de celles des métropolitains. Certes, le riz ou le poisson frais sont davantage consommés localement au détriment des viandes de porc ou des produits laitiers, mais la consommation alimentaire calédonienne ne présente pas de profondes singularités. En conséquence,l’écart synthétique de Fisher reste très sensible : +65%.

Les produits alimentaires contribuent pour beaucoup au sentiment de cherté de la vie. Il s’agit en effet de dépenses régulières et fréquentes dont le niveau et l’évolution des prix sont précisément connus des consommateurs. Même si elle ne représente qu’une part minoritaire de la consommation et du budget des ménages, l’alimentation a donc souvent valeur de “référence” pour le consommateur. En matière d’alcools et tabacs, l’écart synthétique de prix s’établit à 43%, masquant certaines disparités. À l’instar des produits alimentaires, les boissons alcoolisées sont beaucoup plus chères en Nouvelle-Calédonie. À l’inverse, le tabac ne présente pas de grandes différences de prix, la fiscalité sur le tabac étant moins lourde en Nouvelle-Calédonie que dans l’Hexagone.

Après l’alimentation, le logement est le second contributeur au différentiel de prix entre la Nouvelle-Calédonie et l’Hexagone. En matière de logement, l’écart synthétique de prix s’élève à +39%. Selon le type de dépenses, les résultats sont toutefois contrastés. Ainsi, les loyers et surtout les tarifs de l’électricité sont sensiblement plus chers en Nouvelle-Calédonie. À l’inverse, la distribution d’eau, l’assainissement ou la collecte des ordures ménagères sont globalement moins onéreux localement.

©Tahiti-infos

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Les transports, autre grand poste de consommation dans le budget des ménages, se distinguent quant à eux par un écart de prix avec l’Hexagone globalement faible. L’ écart synthétique est inférieur à 1%. En particulier, les carburants, moins chers que dans l’Hexagone, compensent des prix supérieurs pour les pièces automobiles et les services de transport.Pour l’ensemble des autres grands postes de dépenses, les écarts synthétiques de prix sont assez homogènes, de l’ordre de 35%. Globalement, les produits manufacturés sont nettement plus coûteux tandis que les écarts de prix sont plus modérés en matière de services. Néanmoins, certains services aux ménages tels que la communication, les activités récréatives ou la santé présentent des écarts de prix importants.