Dans le cadre de négociations annuelles, le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie et les banques ont signé un accord prévoyant une baisse de 2% des frais de tenue de compte et de 50% de l’abonnement internet. L’intersyndical calédonien contre la vie chère dénonce une baisse dramatiquement insuffisante.
« Cet accord est inacceptable et dramatiquement insuffisant alors qu’on demande depuis 10 ans l’alignement de tous les tarifs sur ceux pratiqués en métropole », a déclaré Didier Guénant-Jeanson, un des portes-paroles de l’intersyndical contre la vie chère en Nouvelle-Calédonie. Il déplore, en outre, que les taux d’emprunt, supérieurs dans l’archipel, ne soient « toujours pas concernés » et plaide pour une « mise à plat globale » du système bancaire calédonien. « Notre pays est en crise depuis deux ans mais les banques continuent de faire des bénéfices juteux ». En 2014, les résultats nets des banques calédoniennes s’élevait à 77,5 millions d’euros. Philippe Gomes, député UDI de la Nouvelle-Calédonie partage cet avis. Selon lui, 2015 serait « le meilleur exercice de la décennie » pour les banques calédoniennes et s’insurge contre ce nouvel accord. Par voie de communique, il indique que les frais de tenue de compte sont deux fois supérieurs aux tarifs hexagonaux, tandis que l’abonnement internet l’est 11 fois plus, toujours par rapport aux banques françaises.
« Les Calédoniens font pourtant partie des meilleurs payeurs de la République, avec seulement 3% de créances douteuses (…) contre 9% dans le reste de l’Outre-mer », rappelle l’élu. L’association UFC-Que Choisir rejoint les contestations de l’intersyndical et de Philippe Gomes, dénonçant « l’apparition de nouveaux frais bancaires et l’augmentation parfois significative, de certains autres ». Reste à savoir si le sujet fera irruption dans les discussions du comité des signataires des Accords de Nouméa, réuni jusqu’à samedi à Paris pour préparer le référendum de 2018. En attendant, l’intersyndical contre la vie chère attend de pied ferme la visite de Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie, prévue du 10 au 13 mars prochain. L’intersyndical entend bien demander une entrevue avec le Premier ministre.
Avec AFP.