Offrir la possibilité aux jeunes ultramarins de se former dans l’Hexagone dans des qualifications inexistantes sur leur territoire d’origine et leur garantir à leur retour un emploi, c’est l’expérimentation lancée lundi par le ministère des Outre-mer avec l’organisme de formation Opcalia.
Cette expérimentation, introduite par la loi Egalité réelle Outre-mer, adoptée par le Parlement le 14 février dernier, permettra à 200 jeunes ultramarins de bénéficier d’une « formation en mobilité » d’une durée de 3 à 4 mois hors du territoire, et d’un emploi dans une entreprise ultramarine au retour, en contrat de professionnalisation. Pour la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, ce dispositif est « une réelle innovation qui répond à un réel besoin des ultramarins ». Avec des bassins d’environ 400.000 habitants en moyenne, éloignés entre eux par des milliers de kilomètres, les territoires d’Outre-mer ne peuvent matériellement pas proposer la totalité des qualifications qui existent au plan national, ce qui peut obliger certains ultramarins à prendre l’avion et se séparer de leur famille pour se former, sans savoir s’ils trouveront un métier correspondant à leur retour, a-t-elle expliqué.
D’ailleurs, « 60% des ultramarins partis vers l’Hexagone en mobilité formation professionnelle y vivent toujours six mois après », a-t-elle insisté, ce qui pose des problèmes pour les employeurs ultramarins pour recruter localement certains profils, et entraîne un déséquilibre démographique et un manque de main d’œuvre qualifiée pour les territoires concernés. Dans le cadre de cette expérimentation, d’une durée de 18 mois, une dizaine de qualifications seront ciblées, en fonction des besoins de chaque territoire, allant de certains métiers en tension comme les métiers de bouche, de mécaniciens véhicules poids-lourds, ou de vendeurs en concession automobile, à des métiers utiles à divers secteurs (informatique, comptabilité, ressources humaines, etc.).
Avec AFP