Une desserte aérienne directe Paris – Saint-Pierre et Miquelon « techniquement possible »

Une desserte aérienne directe Paris – Saint-Pierre et Miquelon « techniquement possible »

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Vendredi 10 février, le rapport relatif au projet de desserte aérienne entre Paris et Saint-Pierre et Miquelon a été rendu public. Selon les experts, une ligne directe entre la Capitale et Saint-Pierre est possible, mais pas avant l’été 2018.

Mandatés par le secrétaire d’Etat chargé des transports, de la mer et de la pêche, suite à une pétition de la population demandant l’ouverture d’une ligne directe entre la collectivité et l’Hexagone, les experts Jacques Le Guillou et Pierre Caussade ont confirmé dans leur rapport que cette ligne était « techniquement possible ». « Pour résoudre la question du visa (Autorisation de Voyage électronique) imposé désormais par les autorités canadiennes et assurer une réelle continuité territoriale, seul le scénario du « vol direct » doit être retenu parmi les différents scénarios alternatifs étudiés », recommandent les experts. Ce vol direct serait d’une durée de 6h30 et pourrait être assuré avec un appareil « de type Airbus A 320 ou Boeing 737 de nouvelle génération malgré quelques contraintes opérationnelles ».

Parmi les quelques contraintes opérationnelles et techniques, « pas de nature à remettre la faisabilité du vol direct », les experts pointent du doigt « la longueur de piste ne permet pas de décoller à pleine charge », dans le sens Saint-Pierre – Paris notamment. Il est alors recommandé, soit de limiter la charge marchande, soit de faire une escale pour un ravitaillement en carburant. Dans le sens Paris – Saint-Pierre, les experts s’inquiètent des conditions météo: si elles sont mauvaises, l’appareil pourrait être dérouté « vers un aéroport de dégagement comme celui de St-John’s ». Les experts préconisent également un développement des infrastructures aéroportuaires à Saint-Pierre, notamment l’agrandissement des espaces dédiés à la récupération des bagages, au contrôle de sûreté et à l’embarquement.

Un Airbus A320, recommandé par les experts ©DR

Un Airbus A320, recommandé par les experts ©DR

Sur une base de 9 000 passagers par an dans le sens Saint-Pierre – Paris, « le tarif de base a été fixé à 600 euros aller simple ». Concernant les rotations, trois scénarios ont été retenus: 8, 40 ou 52 rotations par an. Le déficit est alors estimé entre 220 000 euros à 3 450 000 euros pour le scénario des 52 rotations. Enfin, et concernant la compagnie qui assurerait ces vols directs, les experts recommandent la compagnie locale Air Saint-Pierre. « Air Saint-Pierre devrait rester au cœur de l’évolution de la desserte aérienne et assurer les vols directs vers la métropole en ayant recours à l’affrètement d’une compagnie tierce », assurent-ils. « A titre expérimental », les experts préconisent un lancement de vols direct Paris – Saint-Pierre et Miquelon pour l’été 2018, « sur la base de 8 vols (…), ce nombre étant susceptible d’évoluer les années suivantes ».