C’est arrivé en tout début février. La solution de location de véhicules entre particuliers, TravelerCar, a planté ses racines sur l’île de La Réunion. Après avoir conquis les voyageurs français, belges, suisses et néerlandais, c’est au tour des Réunionnais de bénéficier du concept qui veut rentabiliser votre véhicule, même lorsque vous ne l’utilisez pas.

TravelerCar, c’est à ne pas confondre avec BlablaCar qui met en relation un conducteur avec des passagers pour partager les frais et l’instant d’un trajet. TravelerCar, c’est la solution qui permet à un propriétaire de louer son véhicule à un autre particulier, assurance, parking et soin du véhicule compris. En somme, si vous partez en voyage et que vous ne savez pas quoi faire de votre véhicule, hormis le laisser dormir sur un parking d’aéroport, TravelerCar propose de réceptionner votre véhicule, le louer avec une assurance bien sûr, et vous le rendre à votre retour aussi propre que vous l’avez laissé. Avec cette solution, le parking est gratuit et on peut même être rémunéré par les locations effectuées. Bien sûr, les réticents du partage de véhicule entre particuliers peuvent se rabattre sur la solution parking « low cost », également proposée par TravelerCar.

Depuis début février, TravelerCar a décidé de proposer ses services aux Réunionnais, parce que le marché s’y prêtait et que la demande y était. Pour l’occasion, Outremers360 a rencontré Ahmed Mhiri, fondateur de TravelerCar, dans le neuvième arrondissement de Paris, là où la jeune Start-up a élu domicile.

Bonjour Ahmed, expliquez-nous, qu’est-ce que TravelerCar ?

TravelerCar c’est plusieurs services. On a service de parking gratuit avec location du véhicule à un particulier. On a le service parking payant pour ceux qui ne souhaitent pas partager leur véhicule mais tout en économisant sur les frais de parking. On leur permet, via nos partenaires, de se garer à côté de l’aéroport en réalisant des économies, à hauteur de 50%. Et enfin, on a le service de parking longue durée, pour les globe trotter, ceux qui voyagent beaucoup, ceux qui partent en mission militaire ou mission d’expatrié, et qui peuvent nous confier leur voiture sur plusieurs mois. De notre côté, on s’occupe de tout et on peut même leur garantir un minimum de rémunération tous le mois, en louant leur voiture. Aujourd’hui, nous avons donc ces services et nous sommes présents, non seulement en France, mais aussi en Belgique, en Suisse, au Pays Bas et à La Réunion.

Depuis quand avez-vous débarqué à La Réunion ?

C’est tout récent, depuis début février.

Vous avez des retours quant à l’accueil du service de la part des réunionnais ?

Même si on vient d’ouvrir, il y a déjà une traction car on avait déjà des clients qui voyageaient vers La Réunion. Ils garaient leur véhicule en France et partaient la-bas. Alors ils nous disaient, « c’est dommage que je ne puisse pas louer la voiture d’un particulier sur place », parce qu’ils ont déjà confié leur voiture chez TravelerCar et qu’ils ont confiance. Et nous avions aussi des clients qui viennent de La Réunion et louent en France, et qui disent « votre système est super, s’il y avait TravelerCar là-bas, j’aurais laissé ma voiture ». Ils louent en France trois semaines, voire un mois, et ils laissent leur voiture là-bas, sans grande utilité. Donc l’ouverture à La Réunion, c’était aussi une réponse à la sollicitation de nos clients déjà existants.

Est-ce que vous n’avez pas eu peur que les client, les réunionnais soient trop attachés à leur véhicule pour le partager ?

La tendance a beaucoup évolué depuis. Tout le monde est attaché, par défaut, à sa voiture ; parce que c’est un objet, c’est quelque chose d’important, ça représentait un statut social,… Mais aujourd’hui, la tendance a énormément changé, de plus en plus. On le voit partout, quelque soit l’âge. On voit que les gens se désintéresse de plus en plus de la voiture. Ça devient un moyen de transport comme un autre et s’il faut payer 20 euros par jour pour le parking quand on part un moment, on relativise et on se dit, « ça reste une voiture ». Et s’il y a un process qui l’assure en tout risque et qui s’occupe de tout, ce qui me rassure en tant que propriétaire, pourquoi pas ? Après pour ceux qui sont encore réticents, pas encore ouvert à la notion de partager leur voiture, on leur propose une offre de parking low cost. Ils payent le parking, ils peuvent tester le service. Par expérience, on a eu énormément de gens qui ne voulaient pas partager, juste payer le parking, et à la deuxième ou troisième expérience, ils ont franchi le pas.

Comment s’est passé l’implantation à La Réunion ? Avez vous rencontré des obstacles ?

Pas vraiment. En fait, pour pouvoir ouvrir un concept tel que TravelerCar, c’est un ensemble de plusieurs choses. Il y a plusieurs éléments qui doivent être réunis pour que cette ouverture soit possible et qu’elle réussisse. Premièrement, il faut qu’il y ait le client, c’est une demande qui vient de nos clients. Du moment que l’opinion le demande, on répond présent. Deuxièmement, il faut qu’il y ait une viabilité économique, une demande sur la location, qu’il y ait des voitures. Troisièmement, il nous faut un produit d’assurance, que nous avons avec la Maif au niveau de La Réunion. C’est un point très important parce que, au moment où l’on récupère les voitures, celles-ci sont assurées en tous risques au moment de la location. S’il y a un problème, le propriétaire n’a pas de malus sur son assurance, ça remplace son assurance de base. Et le quatrième point, c’est d’avoir le bon partenaire sur place qui va opérer.

A TravelerCar, nous avons des agents mais pas partout ; seulement à Paris, Roissy et Orly, mais le reste des emplacements où nous opérons aujourd’hui sont gérés par des partenaires. C’est eux qui vont faire les vérifications nécessaires, ils utilisent notre technologie. Et on a simplifier tous les process de location. Toute la partie complexe, importante et critique, on la gère ici, à TravelerCar, soit avant le début de la location, soit après le début de la location. Sur place, le partenaire accueille les clients, vérifie l’identité de la personne, donne et récupérer les clés, apporte des services en plus, comme le nettoyage des voitures pour lequel il est rémunéré. C’est gagnant-gagnant ! De notre côté, il faut trouver un partenaire fiable, à qui on fait confiance vu la responsabilité importante. Et ça aide aussi les partenaires à se développer d’avantage. Par exemple, ils vont pouvoir acheter des options, comme des GPS ou des sièges bébé mis à disposition des clients, ce qui leur fait de l’argent en plus. Ils vont pouvoir inclure des prestations supplémentaires comme le lavage ou vérifications, et ils vont avoir plus de trafic. Automatiquement, ils embauchent plus de personnes pour faire évoluer l’activité et répondre à la demande.

Après la Réunion, d’autres destinations à conquérir ?

Tout à fait, on est partie pour être un acteur international ! TravelerCar c’est un mot anglais, c’est la voiture du voyageur. Dès le début, la vision de TravelerCar c’est d’être un acteur international. On a commencé par la France, puis l’Europe et maintenant les Dom-Tom, et après on va s’attaquer au reste du Monde. Il n’y a pas de raison à ce que le service ne soit pas partout parce que l’intérêt c’est de répondre aux besoins du clients de bout en bout. Quand il part, on lui offre une solution de parking et arrivé à destination, on lui loue une voiture, et vice-versa. C’est la virtuosité du modèle TravelerCar. Pour les autres Dom-Tom, il faut que l’ensemble des éléments se réunissent. On a commencé par La Réunion parce que le concourt de circonstances faisaient qu’à La Réunion, les éléments étaient réunis plus vite que dans d’autres endroit. Mais notre souhait c’est d’être partout aujourd’hui.