Transition numérique : la Nouvelle-Calédonie s’inspire de l’Estonie

Transition numérique : la Nouvelle-Calédonie s’inspire de l’Estonie

La Nouvelle-Calédonie entend prendre modèle sur l’Estonie pour organiser la transition numérique de son administration, compte tenu des performances exceptionnelles accomplies par cet ancien pays soviétique, a indiqué mardi la Chambre de commerce.

« Le papier a disparu de l’administration en Estonie, on peut y créer une entreprise en quelques minutes », a vanté devant la presse Stéphane Yoteau, élu de la Chambre de commerce et d’industrie calédonienne.

La CCI a notamment invité une experte en la matière, l’Estonienne Siret Schutting, à participer à un salon du numérique organisé par le Medef local, le gouvernement calédonien et l’Université de l’archipel. « Nous voulons partager notre savoir-faire, quelque 35 pays comme la Finlande, l’Ukraine, la Namibie ou le Japon travaillent en partenariat avec nous », a expliqué Siret Schutting, artisane du passage au tout-numérique de l’Estonie.

En Estonie, membre de l’UE depuis 2004, l’accès à internet est un droit inscrit dans la Constitution. Plus de 90% de la population y possède une carte d’identité numérique qui rassemble, via un système de bases de données décentralisé, toutes les informations que le citoyen souhaite y entrer : permis de conduire, déclaration d’impôt, abonnement aux transports, état-civil, dossier médical, couverture sociale…

« C’est un réflexe chez nous. L’usager abonde lui-même les données et il peut à tout moment savoir qui les a consultées, ou autoriser ou pas leur accès », a poursuivi Siret SchuttingDepuis son indépendance, le pays a misé sur la dématérialisation des relations entre les 1,3 millions d’habitants, les services publics et les entreprises privées.

En Nouvelle-Calédonie, la numérisation de l’administration en est à ses balbutiements mais les autorités souhaitent l’accélérer, compte tenu des économies de temps et d’argent qu’elle entraîne. « Notre économie va dans le mur. On pourrait dégager 10 milliards CFP par an (83 millions euros) avec le tout-numérique. Il faut que ce soit notre ambition », a assuré Stéphane Yoteau.

Avec AFP