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A l’occasion des Ateliers du Tourisme sur l’Ile des Pins prévus du 23 au 25 avril prochains, la Province Sud et la commune de l’Ile des Pins entendent mettre au point une nouvelle stratégie de développement touristique tout en préservant l’écosystème de la destination phare de la Nouvelle-Calédonie. Un article de notre partenaire La Dépêche de Nouvelle-Calédonie avec l’Agence France-Pacifique.
13 ans après l’adoption du plan de développement touristique concerté de la Nouvelle-Calédonie, le moment est venu de le réviser et d’actualiser la stratégie. Si les chiffres sont bons, et en constante progression sur tout le territoire pour ce qui concerne les croisiéristes et le tourisme dit terrestre, il est désormais temps de travailler autour du triptyque développement économique / préservation de l’environnement / appropriation par les populations locales. C’est tout l’objet du nouveau plan baptisé « Stratégie de développement des services et des loisirs 2025 », des secteurs où la Nouvelle-Calédonie a une « grosse marge de progression », selon Philippe Michel qui tient à ajouter : « Ce n’est pas tout de faire venir les touristes en nombre, il faut aussi les satisfaire pour qu’ils reviennent ».
Alors pourquoi des ateliers dédié à l’île des Pins ? Tout simplement car elle est « LA » destination touristique calédonienne. Certains, dont les japonais, ne viennent sur le caillou que pour elle. C’est dire l’enjeu ! Rien qu’en 2017, 225 594 croisiéristes ont fait escale à l’île des Pins avec 95 paquebots. 66 000 touristes sont venus en terre Kunié, dont 22 000 Calédoniens, et 38 000 d’entre eux ont séjourné en hébergement payant pour une durée moyenne de 3 ou 4 jours. Là aussi, on mesure bien l’enjeu économique pour une île qui compte à peine 3 000 habitants. C’est tout simplement, rien que pour la partie hébergement touristique, 210 emplois salariés soit 68 % des emplois salariés de l’île, hors fonctionnaires. En tout, croisière et séjour représente 1,7 milliard de retombées économiques.
Pour que ça dure, la province et la commune ont décidé de travailler ensemble à la préservation de cette poule aux œufs d’or.
« Nous ne pourrons préserver et développer que si nous mettons les activités en cohérence les unes avec les autres et que si nous nous inspirons dans une perspective de développement durable, en particulier par rapport aux impacts environnementaux qui découleraient d’un développement incontrôlé, met en garde le président de la province Sud. Nous détectons déjà très clairement un certain nombres de problématiques d’opposition presque entre tourisme de croisière et de séjour. Il ne faudrait pas que les uns chassent les autres. »
Durant 3 jours professionnels, institutions, coutumiers et spécialistes vont se pencher sur cette délicate équation. “ Les décisions qui en sortiront doivent se faire en étroite collaboration avec les populations de l’île qui sont les premiers concernés, c’est pourquoi nous avons fait le choix de travailler sur site“, explique Philippe Michel.
Au programme donc, des discussions autour de la diversification de l’offre, de amélioration de la desserte aérienne, de l’autosuffisance alimentaire, et bien sûr de la protection de l’environnement naturel et culturel et la professionnalisation des métiers et des acteurs du tourisme.
Pour Hilarion Vendegou, ces ateliers du tourisme arrivent à point nommé pour se poser les bonnes questions quand aux problématiques de la ressource en eau, du développement de la pêche et de l’agriculture pour approvisionner les hôtels, mais aussi le développement de l’artisanat et la formation, le tout, en collant aux attentes et aux besoins des coutumiers. » Alors que Nouméa est classée 54e escale sur 56 dans le Pacifique, l’île des Pins est deuxième et souhaite le rester, voire faire mieux. Mais tout cela doit se faire à l’échelle de notre petite île, en favorisant le développement économique des populations, pas comme en Polynésie où certaines îles ont été littéralement envahies.