Téléphonie portable : A Wallis et Futuna, le premier réseau mobile est (enfin) là

Téléphonie portable : A Wallis et Futuna, le premier réseau mobile est (enfin) là

Ca y est ! Depuis le 22 décembre, le premier réseau mobile « Manuia » est effectif à Wallis et Futuna, à l’aube de l’année 2016. Tous les territoires français sont désormais connectés.

Ils étaient les derniers territoires français à ne pas disposer de réseau mobile, soulignent nos confrère de Wallis et Futuna 1ère. À l’aube de l’an 2016, l’information paraît incroyable et pourtant, les habitants de Wallis et Futuna disposent, depuis le 22 décembre, d’une connexion mobile et d’un opérateur : « Manuia ». Les démarches furent longues, « il a fallu faire, défaire, refaire les scénarios pour trouver la juste mesure à ce réseau, à cette technologie qu’on a à mettre en place. Beaucoup de sueur, de sacrifices ont été engagés pour le mettre en service. Pour qu’il soit réellement un outils de développement et de désenclavement », confirme Manuele Taofifenua, chef de service du SPT (Service de la Poste et du téléphone). Et il aura fallu une quinzaine d’années de péripéties, de tractations politiques, culturelles et même judiciaires pour y arriver. Pourtant, l’absence de réseau de téléphonie mobile a longtemps été reconnu comme un obstacle important au développement économique de l’île. Le Sénat avait d’ailleurs publié une étude à ce sujet, fin 2014 : Wallis et Futuna : des obstacles persistants au développement.

Le premier réseau de téléphonie mobile à Wallis et Futuna, baptisé "Manuia", est effectif depuis le 22 décembre 2015 ©Wallis et Futuna 1ère

Le premier réseau de téléphonie mobile à Wallis et Futuna, baptisé « Manuia », est effectif depuis le 22 décembre 2015 ©Wallis et Futuna 1ère

Le dossier s’est accéléré en début 2014, quand l’Assemblée territoriale vote le projet de déploiement d’un réseau de téléphonie mobile. Un déploiement soutenu par Georges Pau-Langevin, Ministre des Outre-mer, déclarant que « le ministère donne l’assurance d’un accompagnement voire d’une garantie de l’Etat pour la mise en place du téléphone mobile ». Côté coûts, il aura fallu contracter deux prêts, l’un auprès de l’Agence française de développement et l’autre auprès de la Caisse des prestations sociales, d’une valeur globale de 6,6 millions d’euros. L’Etat a fixé sa participation à près de 2 millions d’euros. « Il a fallu s’engager, il a fallu prendre des initiatives pour accompagner l’équipe du SPT. C’est chose faite ! », se félicite Mikaele Kulimoetoke, président de l’Assemblée territoriale, élu en fin 2014 et réélu pour l’exercice 2016. Lors de sa première élection, il avait « pris le dossier à bras le corps ». L’échéance était fixé à fin 2015, et à la veille de Noël, le premier réseau mobile de Wallis et Futuna est entré en service.

« Que cet outil qui nous ait mis entre les mains soit là pour améliorer des uns avec les autres », a lancé Monseigneur de Rasilly, lors de l’inauguration officielle du réseau. Pour le Préfet Marcel Renouf, c’est un retard comblé. La prochaine étape pour Wallis et Futuna sera de se doter du câble et du haut débit internet « prévu au mieux pour la fin du premier semestre 2017 ». Le téléphone fixe deviendra-t-il à Wallis et Futuna, comme dans la plupart des pays développés, un vieux souvenir ?