TAAF : La pêcherie de légine de Kerguelen et Crozet renouvelle sa certification MSC Pêche Durable

TAAF : La pêcherie de légine de Kerguelen et Crozet renouvelle sa certification MSC Pêche Durable

Le 20 décembre dernier, la pêcherie de légine australe opérant à la palangre autour des Îles de Kerguelen et Crozet, dans les mers australes (Sud de l’Océan Indien et Antarctique), a confirmé ses pratiques de pêche durable en renouvelant sa certification MSC, a indiqué le Marine Stewardship Council dans un communiqué. 

Les armements français concernés, adhérents du Syndicat des Armements Réunionnais de Palangriers Congélateurs (SARPC), passent avec succès l’évaluation selon la dernière version du Référentiel environnemental du MSC et prouvent qu’ils assurent la pérennité des stocks de légine et minimisent leur impact sur les écosystèmes, indique encore le communiqué. La légine australe (Dissostichus eleginoides) est une espèce de très grande valeur, principalement vendue sur les marchés américain et asiatique. Ce poisson, qui vit entre 200 et 2500m, peut vivre plus de 50 ans et atteindre plus de 2m de long. La légine se pêche à la palangre démersale durant des marées de plusieurs mois dans les eaux australes, avant d’être débarquée à La Réunion.

La pêcherie composée de sept navires palangriers issus de 6 armements français, regroupés au sein du SARPC depuis 2002. Elle opère dans la zone de gestion de la CCAMLR et en respecte toutes les mesures clés. Des évaluations des stocks de légine menées par le MNHN (Museum National d’Histoire Naturelle) et revues par la CCAMLR ainsi que des opérations de marquage permettent de mieux comprendre la biologie de l’espèce et de s’assurer que la population de légine est en bonne santé. La gestion des stocks de Kerguelen et de Crozet est menée par l’administration des TAAF qui fixe notamment les quotas annuels de capture sur la base des avis scientifiques du MNHN et des exigences de la CCAMLR.

Pour assurer la bonne santé de la population de légine, de nombreuses autres mesures sont en place, parmi lesquelles des protocoles d’observation (sur 100% des navires), un nombre de licence de pêche limité, ou encore une surveillance par satellite des navires de pêche pour contrôler et prévenir la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Pour veiller au respect des écosystèmes et autres espèces marines, la pêcherie agit pour la conservation des oiseaux, en plongeant notamment des lignes lestées, de nuit uniquement, et en utilisant des banderoles d’effarouchement. Ces mesures ont permis une réduction de 95% des prises accessoires d’oiseaux de mer depuis 2000. Pour éviter les déprédations d’orques, friands de légine, les lignes ne sont pas traînées en leur présence et les rejets d’appâts ont lieu loin des zones de pêche.

Une pêcherie durable, investie dans le progrès

Certifiée MSC pour la première fois en 2013 pour la zone de Kerguelen, et 2017 pour la zone de Crozet, la pêcherie de légine a continué d’améliorer ses performances environnementales pour maintenir et renouveler son certificat. La prise en compte des avis scientifiques dans le processus de fixation des règles de contrôle des captures a été formalisée. Un travail de cartographie, mené dans le cadre de l’extension d’une Aire Marine Protégée, a également permis d’identifier les habitats principaux et vulnérables de Crozet pour mieux les protéger.

Grâce à une analyse de données issues de campagnes scientifiques et d’observation en mer, la pêcherie a également confirmé son impact limité sur les populations de raie et de grenadiers. Des fermetures spatiales, des règles d’évitement et la coupure des lignes pour libérer les prises accessoires sont en place pour protéger ces espèces. Au cours des cinq prochaines années, la pêcherie devrait examiner l’efficacité de ces mesures grâce à des expériences en mer et les ajuster, si nécessaire.

« Nous sommes très heureux de la re-certification MSC de notre pêcherie de légine qui vient confirmer son exemplarité. Elle récompense par ailleurs le travail et les actions menés depuis plus de 20 ans par nos armements et nos équipages en concertation avec le Museum National d’Histoire Naturelle, les Terres Australes et Antarctiques Françaises, le CROSS, dans un souci constant de durabilité et d’amélioration continue », s’est réjoui Adrien de Chomereau, Président du SARPC.