Une étude commandée par le Syndicat intercommunal de mise en valeur des sites et des plages de Guadeloupe a évalué l’impact économique de l’échouage sur le littoral des algues sargasses. Un préjudice qui serait estimé à 5 millions d’euros.
L’accès à certains ports bloqués, les plages désertées par les touristes, les moteurs de bateaux de pêches endommagés. La facture est lourde pour les professionnels du secteur qui ont subi l’invasion des sargasses. Pour les marins pêcheurs, il s’agit d’une perte de 10 800 euros au minimum et il faut compter environ au maximum 67 200 € pour les restaurateurs. Au cours du premier semestre 2015, l’impact financier total de ces nuisances s’établit à 4,9 millions d’euros de chiffre d’affaires perdu par les entreprises interrogées. Mais les dommages ne sont pas uniquement matériels. Les marins-pêcheurs ont perdu en moyenne 22 jours de sorties en mer. Il convient également d’ajouter les nuisances olfactives qui freinent durablement à la fréquentation des structures d’hébergement touristiques et des restaurants du littoral. « 12 restaurateurs, deux sociétés de plongée sous marine, un gite et un hôtel ont procédé à des fermetures temporaires de leurs établissements. A ce jour, deux mesures de licenciement ont été prises par un hôtelier et un restaurateur à l’encontre de deux employés. C’est la conséquence directe des pertes de chiffre d’affaires consécutive à cette pollution« , ajoute l’étude d’impact économique.
Peu de professionnels du secteur assurés
L’enquête révèle également que certaines entreprises n’ont pas prises toutes les mesures nécessaires à la protection de leur activité. Près de 83 % des sociétés interrogés n’ont pas contracté de police d’assurance. « Le paradoxe est que la prévention des risques est une réalité peu répandue dans le monde de l’entreprise. En effet, 16% des enquêtés ont contracté une assurance afin de se prémunir contre les risques attachés à l’exercice de leur activité, en particulier protéger leur patrimoine entrepreneurial ». Avec cette enquête, reste la question de l’indemnisation. Réclamé par les députés en octobre dernier, l’état de catastrophe naturelle n’a pas été reconnue pour l’invasion des sargasses.