Le groupe Carrefour et la chambre d’agriculture de La Réunion ont profité du 67e salon de l’agriculture pour sceller, ce mardi 25 février, un nouveau partenariat dans le cadre de la création et la structuration de la première filière de sucre de canne bio de l’île intense.
Pilier de l’économie agricole de l’île, la filière de sucre de canne prend un nouveau virage avec la signature d’une convention de partenariat entre le distributeur Carrefour, fort d’un réseau de 5200 magasins, et la chambre d’agriculture de La Réunion. Ce nouveau partenariat est un premier pas symbolique dans la création de la filière de sucre de canne bio portée jusqu’à aujourd’hui par des initiatives individuelles des planteurs. La mise en place d’une telle filière constitue une initiative importante pour renouveler durablement une culture traditionnelle dans une volonté de diversification des débouchés.
Une nouvelle usine
Le groupe Carrefour va soutenir financièrement la chambre consulaire dans la construction d’un itinéraire technique de la canne en bio. L’enveloppe budgétaire s’élève à 300 000 euros, venant abonder aux moyens techniques offerts par la chambre consulaire à la filière. La première étape de la structuration va passer par le lancement d’une étude de préfiguration d’un projet de construction d’une usine de canne à sucre sur l’île. « Je m’attache à ce que les agriculteurs s’impliquent et soient maîtres de leur outil de production », pointe Frédéric Vienne, président de la chambre d’agriculture de La Réunion.
Un nouveau souffle pour la filière sucre
Portée par une quarantaine d’agriculteurs et soutenu par des acteurs associatifs, étatiques et privés locaux, le lancement de cette filière biologique va offrir un nouveau souffle à la production réunionnaise de la canne à sucre. Avec une production annuelle de 200 000 tonnes, La Réunion est le premier producteur européen de sucre de canne. Pour Benoît Soury, directeur du Marché Bio de Carrefour, « l’intention est de « (re)développer une agriculture avec des acteurs fiers de leur métier. Pour cela, ils doivent être certains d’être accompagnés sur le long terme, et là c’est à minima trois ans, voire 5 à 7 ans pour arriver à une production d’envergure industrielle ». Les projections de production sont estimées à cinq cents tonnes de sucre bio par an.
Répondre aux attentes des consommateurs
La création de cette filière agricole répond également aux attentes des consommateurs, comme le souligne Benoît Soury, directeur du Marché Bio de Carrefour: « Les clients demandent de plus en plus de produits bio de proximité. Et la proximité, c’est y compris dans les DOM TOM ». Le sucre de canne bio sera commercialisé en vrac ou comme ingrédient dans des produits sucrés comme les biscuits ou la confiture. Le marché du bio se porte bien avec un chiffre d’affaires porté à 2,3 milliards d’euros.
Par Amélie Rigollet