Salon international de l’Agriculture : « Il faut que le mot transformation prenne tout son sens » défend Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture à La Réunion

Salon international de l’Agriculture : « Il faut que le mot transformation prenne tout son sens » défend Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture à La Réunion

©Outremers360

Alors que le Salon international de l’Agriculture bat son plein à Paris, le président de la Chambre d’agriculture de La Réunion, Frédéric Vienne, a répondu aux questions de la rédaction. Il est revenu sur les enjeux de la présence réunionnaise à ce rendez-vous incontournable de la filière, sur le comité de transformation des filières et sur la nouvelle réglementation européenne qui a empêché l’exportation de certains fruits de l’île. 

Pour Frédéric Vienne, le Salon de l’agriculture est l’occasion de « recréer ce lien qui existait entre le consommateur et le producteur ». Et à La Réunion, ces producteurs ont de nombreux enjeux, notamment sur l’environnement. « Il y a un gros volet environnemental sur lequel il faut se pencher », explique-t-il, « notamment sur les pratiques agricoles qu’il faut faire évoluer, produire plus vertueusement (…), monter en gamme ».

La Chambre d’agriculture réunionnaise a récemment lancé un comité de transformation des filières, notamment celle de la canne. « Il faut que le mot transformation prenne tout son sens », insiste Frédéric Vienne. « On a une filière canne qui existe à La Réunion depuis plus de 200 ans, et ce sont les nouvelles générations d’agriculteurs qui demandent à faire évoluer le système. Ils veulent aujourd’hui devenir acteurs de la filière du début à la fin. Ils veulent être des planteurs de canne, des transformateurs, des vendeurs ». Le but de ce comité est donc « d’impliquer les futures générations de planteurs de canne » sur toute la chaîne de la filière.

Frédéric Vienne revient sur la nouvelle réglementation phytosanitaire européenne. « Depuis quelques mois, La Réunion est considérée comme un pays tiers. La réglementation change notamment sur l’exportation de nos fruits. Aujourd’hui, La Réunion ne peut plus exporter de mangues, de combawas et de piments. C’est un coup dur pour les filières de production locale mais il faut continuer à travailler, notamment sur les traitements post récoltes, pour pouvoir à nouveau les exporter. Mais nos fruits sont tellement de bonne qualité qu’on a peur d’y toucher après les récoltes. C’est ce qui est demandé par l’Europe, on sera obligé de passer par là et on le fera pour la prochaine campagne d’exportation à la fin de l’année ».

En attendant cette nouvelle campagne, la Chambre d’agriculture explore d’autres pistes. « Pour nous aujourd’hui l’exportation la plus facile c’est celle des produits transformés. Le voyage est moins cher car il se fait en bateau, avec un volume considérable », contrairement au transport aérien, plus couteux et limité en volume. « Donc pour nous l’avenir c’est le produit transformé à base de produits frais », impliquant une « montée en gamme » des produits.