Cédric Coutellier, installé comme agriculteur en Guadeloupe depuis 22 ans, a remporté une médaille d’or pour sa vanille bio lors du concours général agricole du 57ème Salon international de l’agriculture à Paris.
Implanté au sein de la forêt domaniale départementale de Sainte-Rose en Guadeloupe, Cédric Coutellier fils d’éleveur de bovins dans le Loiret, a toujours eu la fibre agricole. Installé depuis quelques années en Guadeloupe et confronté au manque de foncier agricole, il choisit d’investir la forêt. « Une production qui s’alliait bien avec la forêt, c’était la vanille ! Je me suis mis à fond et là c’était trop tard, j’ai attrapé le virus de la vanille et je suis devenu passionné» renchérit Cédric Coutellier.
Une passion dévorante qui lui permet de produire et de récolter chaque année environ 80 kilos de vanille noire sur ses parcelles. «La vanille noire, de son nom scientifique, vanillia planifolia, est la même qui est produite à Madagascar. En Guadeloupe, la spécificité se passe au niveau de la transformation. Dans l’Océan Indien, on a tendance à échauder la vanille c’est-à-dire à la tremper dans l’eau chaude pour qu’elle mûrisse, noircisse. En Guadeloupe, on va plutôt la scarifier jusqu’à l’eau sort dans la gousse par capillarité. Le fait qu’elle ne soit pas trempée dans l’eau, d’après les retours du jury, on fait une vanille différente avec des enzymes aromatiques différentes ».
Une technique de transformation qui a valu au producteur une médaille d’or concours général agricole. Une belle surprise pour le lauréat qui participait pour la première fois au salon international de l’agriculture. « J’étais davantage venu dans l’idée d’être critiqué et cela me permettrait ensuite de m’améliorer Je suis plutôt fier car le jury était composé de professionnels du secteur», poursuit Cédric Coutellier.
Un écosystème aussi déterminant
Outre la technique de mûrissement, Cédric Coutellier estime que le milieu forestier a également joué un rôle important sur la qualité de son produit. « Ce que l’on appelle agroforesterie est d’apporter une production particulière dans les bois. La particularité est que l’on travaille avec l’ONF (Office national des forêts, ndlr) qui nous permet d’avoir du foncier et l’idée est de préserver la forêt en évitant les intrants (pas de produits chimiques, ni produits de synthèses ou parapharmaceutiques). Cela nous permet de sortir des produits à forte valeur ajoutée. Je suis persuadée que la même vanille produite hors de la forêt risque de ne pas être la même.»
Un marché prometteur
Une feuille de chêne d’or qui récompense non seulement le travail du producteur agroforestier mais aussi met un coup de projecteur sur cette filière dans le département. «Ce qui est intéressant est d’avoir une vraie reconnaissance sur la vanille de Guadeloupe. Quand on pense vanille, on pense davantage à la vanille de La Réunion ou celle de Tahiti qui est différente. Cela nous permet de démontrer que la vanille de Guadeloupe est une vanille de qualité qui a vraiment sa place au travers du marché français de la vanille. (….) Cette médaille va également rassurer les futurs producteurs de vanilles sur la qualité du vanille que l’on peut produire ».