Les acteurs économiques de Saint-Martin, dont la collectivité de Saint-Martin et l’office du tourisme, ont dénoncé mercredi l’appel à la grève lancé pour jeudi, estimant que la reprise économique de l’île, fortement touchée par l’ouragan Irma en 2017, avait besoin de stabilité.
Un appel à la grève générale et illimitée a été lancé par plusieurs syndicats et collectifs à Saint-Martin à partir de jeudi, pour une multitude de revendications, concernant notamment les reconstructions post-Irma. Avec des vents de plus de 350 km/h, Irma avait fait 11 morts à Saint-Martin et endommagé 95% du bâti les 5 et 6 septembre 2017. Un an plus tard, seulement 35% des bâtiments détruits ou très dégradés avaient été reconstruits. « Alors que le territoire se relève peu à peu du passage du cyclone Irma, la reprise économique et touristique nécessite une stabilité sociale et appelle l’unité de toutes les forces vives du territoire », ont déclaré dans un communiqué les principaux acteurs économiques de l’île.
Selon les signataires, « les efforts de ces 18 derniers mois, portés par l’ensemble des acteurs locaux pour faire revivre Saint-Martin, ne peuvent être mis en danger par une grève qui n’est en aucun cas le reflet de l’ambition et de la résilience de la population ». « Conscients que la reconstruction est une étape charnière et difficile pour tous », ils s’opposent « à toutes tentatives visant à attiser les tensions sociales, communautaires et politiques et à déstabiliser le territoire ». Parmi les signataires se trouvent la Chambre consulaire interprofessionnelle de Saint-Martin, l’association des hôteliers, la fédération des restaurateurs, des associations de commerçants et de taxis.
Des syndicats et collectifs ont déposé un préavis de grève la semaine dernière, réclamant notamment « l’élimination des procédures compliquées et abusives pour la reconstruction de Saint-Martin », « la mise en sécurité et aux normes de tous les établissements scolaires », et un calendrier précis pour la reconstruction d’un collège complètement détruit par Irma.
Ils refusent aussi l’expropriation qui pourrait être envisagée dans les zones identifiées à risques depuis le passage de l’ouragan, demandent « la mise à disposition de salles de classe dans les établissements permettant l’accueil de tous les élèves », « la reconstruction de la médiathèque » et « la construction d’équipements sportifs ».
Ils exigent également le règlement immédiat d’un conflit social en cours à la Collectivité de Saint-Martin ou encore « la défense du service public et le maintien de tous les bureaux de poste en plein exercice ».
Avec AFP