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A Saint-Martin, le Revenu de solidarité active (RSA) sera versé en partie sous forme de carte prépayée, et les bénéficiaires étrangers devront justifier de 10 ans de présence régulière pour le percevoir, ont décidé jeudi les élus du Conseil territorial.
La loi d’actualisation du droit des outre-mer, adoptée en octobre, a habilité la Collectivité de Saint-Martin à modifier le montant et les critères d’attribution du RSA à titre expérimental, pour une durée de deux ans. Cette collectivité des Antilles émancipée de la Guadeloupe en 2007, est en effet confrontée à une envolée de ses charges liées au paiement du RSA. A partir de 2017, « dans une proportion qui reste à déterminer, une partie du RSA socle sera démonétisée et versée sous forme d’une carte prépayée », a expliqué vendredi Ramona Connor, vice-présidente de la Collectivité d’outre-mer de Saint-Martin, chargée du social. Les élus saint-martinois en ont pris la décision jeudi, « pour réinjecter dans l’économie locale les sommes importantes, plus de 1,3 million d’euros par mois, versées par la Collectivité », a justifié Ramona Connor. Jusqu’à présent, « par des transferts d’argent, on pouvait redouter une fuite importante hors du territoire des sommes versées », a précisé la vice-présidente de la Collectivité, notamment de la part des bénéficiaires étrangers du RSA, à l’adresse de leurs pays d’origine, Saint-Martin comptant « une importante immigration venue de l’arc antillais, d’Haïti et de République dominicaine en particulier », a expliqué l’élue.
Au moyen « d’une puce », cette carte prépayée pourrait n’autoriser les paiements « qu’en partie française de Saint-Martin », a-t-elle détaillé. Non en partie hollandaise de l’île, où les prix en dollars ont longtemps été plus attractifs et où le montant de cette prestation sociale était parfois dépensé, comme l’avait pointé une mission d’information parlementaire sur Saint-Martin conduite par les députés il y a deux ans. Autre restriction apportée, à partir du mois de juillet prochain ne pourront bénéficier du RSA que les étrangers en situation régulière justifiant de 10 ans de présence sur le territoire, contre cinq ans jusqu’à présent. « Certaines personnes vont sortir du champ », a anticipé Ramona Connor, dans l’espoir de réduire la charge du RSA qui incombe à la Collectivité de Saint-Martin. Plus de 3.000 personnes sont bénéficiaires du RSA à Saint-Martin, sur une population de 36.000 habitants.
Avec AFP