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La Ministre des Outre-mer Annick Girardin a réuni le mardi 16 juillet les acteurs socioprofessionnels d’outre-mer pour faire le bilan de la réforme des aides économiques en Outre-mer mis en oeuvre depuis janvier. Annick Girardin a également présenté le compteur emploi.
Dans sa volonté de faire des Outre-mer des territoires de conquête économique attractif, la Ministre des Outre-mer avait lancé une revue des aides économiques Outre-mer il y a un an. Il s’agissait de rendre plus efficace les dispositifs d’aides aux fonctionnement, à l’investissement ou encore des aides fiscales plus efficaces dans le but de favoriser la création de l’emploi en réduisant le coût du travail pour une majorité de salariés.
Ainsi, plusieurs dispositifs économiques ont vu le jour au 1er janvier 2019. Le crédit d’impôts compétitivité emploi (CICE) a basculé en allègement de charges sociales sur les zones les plus intenses en emplois et sur les secteurs clés de la transformation économique des territoires, la prolongation jusqu’en 2025 des mécanismes de défiscalisation et la création d’un dispositif unique de «zones franches nouvelles génération».
«Des secteurs perdants, des secteurs gagnants»
Concernant les allègements de charges sociales, la Fédération des Entreprises des départements d’Outre-mer dresse un bilan contrasté de ce dispositif « zéro charge». « Vous avez des secteurs gagnants, je pense à l’hôtellerie, au tourisme, un secteur du BTP plus contrasté, mais s’il y a un secteur aujourd’hui que nous avons pointé comme un secteur qui perd, c’est celui de l’agroalimentaire ». Dans le secteur de l’agroalimentaire, les comptes n’y sont pas ! » a indiqué Jean-Pierre Philibert, Président de la Fedom ajoutant que certains entreprises de l’agroalimentaire (à La Réunion principalement) ont vu un renchérissement du coût de travail de plus de 6% .
Pour les zones franches nouvelle génération, Jean-Pierre Philibert a souligné des «anomalies» du fait que les décrets en matière sociale et fiscale ne recouvrent pas les mêmes secteurs d’activités».
La Fedom a toutefois reconnu que certaines dispositions allaient dans le bon sens. « C’est le cas notamment du financement de la BPI. Très clairement, ce qui nous a été annoncé ce matin devrait favoriser les flux financiers et l’aide aux entreprises sur nos territoires».
« Des trous dans la raquette»
Du coté du Ministère des Outre-mer, ce premier bilan de cette revue des aides économiques dont les premières mesures n’ont «réellement été mises en place que ces derniers mois, voire ce dernier mois » a permis d’identifier «des trous de la raquette», a reconnu la Ministre des outre-mer Annick Girardin.«C’était important qu’on pointe les secteurs où éventuellement il y aurait des trous dans la raquette». Citant le cas de l’agroalimentaire à La Réunion, la ministre a indiqué qu’un regard dossier par dossier sera apporté, afin de voir ce qui a été loupé et ce qui peut être corrigé».
Lancement du compteur emploi
Mais l’objectif reste le même. « La priorité de ce gouvernement est l’emploi dans les territoires d’outre-mer » a réaffirmé Annick Girardin. Elle a d’ailleurs présenté mardi un « compteur emploi », dispositif qui permettra de calculer, trimestre après trimestre, les créations d’emplois salariés en Guadeloupe, Martinique, Guyane et à La Réunion. Elle l’avait promis lors de la crise des Gilets jaunes à La Réunion, pour mieux mesurer l’impact concret des aides aux entreprises. «Ces mesures ont pour objectif de changer la vie des ultramarins », a-t-elle dit. « On a depuis deux ans fait les assises des Outre-mer, le Livre-bleu, la trajectoire 5.0 (pour les objectifs de développement durable, ndlr), on a l’ensemble des outils qui sont annoncés, il faut maintenant qu’on ait de véritables résultats », a insisté la ministre.