Le Président de la collectivité territoriale de Guyane (CTG), Rodolphe Alexandre, s’est félicité vendredi dans un communiqué de la prolongation d’un permis exclusif d’exploration d’hydrocarbures au large de la Guyane, les écologistes dénonçant pour leur part « les incohérences d’Emmanuel Macron ».
Selon un arrêté publié jeudi au Journal officiel, le ministère de la Transition écologique et solidaire a donné son feu vert à la prolongation du permis exclusif d’exploration d’hydrocarbures « Guyane Maritime », détenu par Total au large du territoire ultramarin.
Pour Rodolphe Alexandre, « cette décision récompense cinq ans de mobilisation sur le plan politique et juridique conduit par l’exécutif de la Collectivité Territoriale auprès de trois Présidents de la République »
Il salue « la décision courageuse prise par le président Emmanuel Macron, qui donne une chance au territoire guyanais d’exploiter ses potentialités », et dit espérer « une exploitation des ressources, un moteur potentiel pour le développement économique et des rentrées fiscales substantielles pour soutenir les projets d’infrastructures d’un territoire en pleine croissance démographique ».
« D’ores et déjà, un travail est en cours pour établir un plan d’appui et d’investissement financier aux entreprises guyanaises à hauteur de 10 millions d’euros, en concertation avec l’industriel et la société civile », affirme-t-il.
Il précise « qu’une grande vigilance sera observée sur les conditions environnementales de la recherche pétrolière pour préserver l’écosystème marin riche de la Guyane et ne pas impacter le secteur économique de la pêche ».
« tout est permis au risque de détruire le joyau de biodiversité »
« Force est de constater que les incohérences ne tuent pas », a pour sa part souligné dans un communiqué Michel Dubouillé Secrétaire Régional Guyane Écologie. « Ce permis est prolongé alors même que Nicolas Hulot planifie la sortie des énergies fossiles indiquant qu’il convient de « laisser 80% des énergies fossiles aujourd’hui connues dans le sol » pour respecter la limite des 1,5/2°C de réchauffement du climat, ajoute-t-il.
« La prolongation de ce permis renforce nos inquiétudes quant à la sortie programmée de l’exploitation des hydrocarbures », ajoute-t-il, et la Guyane « semble devoir se résigner à être un sous-territoire de la République où tout est permis au risque de détruire le joyau de biodiversité qu’elle représente ».
La future loi visant à mettre fin à la production française d’hydrocarbures d’ici 2040, que le gouvernement veut faire adopter d’ici la fin de l’année, prévoit de ne pas renouveler les concessions d’exploitations existantes au-delà de 2040. Mais, pour éviter tout risque de contentieux, l’État a prévu d’autoriser l’octroi d’une concession d’exploitation dans la foulée d’une éventuelle découverte et de prolonger les permis exclusifs de recherche déjà attribués.
Avec AFP