Production audiovisuelle et cinématographique: En Polynésie française, les Outre-mer unissent leurs voix

Production audiovisuelle et cinématographique: En Polynésie française, les Outre-mer unissent leurs voix

©DR

En Polynésie française se tiennent actuellement, et jusqu’au 11 décembre, les premiers états généraux de la production audiovisuelle et cinématographique des Outre-mer, qui ont pour but d’unir les voix des professionnels ultramarins du secteur à Paris.

Une quarantaine d’acteurs privés et institutionnels ainsi que des experts de la production audiovisuelle et cinématographique de Nouvelle-Calédonie, de Guadeloupe, de Martinique, de La Réunion, de Guyane et de Polynésie française, se réunissent actuellement à Tahiti pour les premiers états généraux du secteur, qui ont pour objectif « de faire un point de situation » sur cette activité économique et culturelle. Tous partagent un point commun: celui « d’exercer dans une des collectivités ultramarines françaises et d’être confrontés, à ce titre, aux contraintes de leur éloignement, de la petitesse de leur marché, et de sources de financement institutionnel moins abondantes ». L’issue de ces états généraux donnera lieu à des conclusions réunies dans un rapport, qui sera porté en janvier prochain au Ministère de la Culture à Paris et transmis à l’ensemble des décideurs politiques, institutionnels et privés des Outre-mer.

Combattre la « vision très parisienne de la production »

Les participants de ces premiers états généraux de la production audiovisuelle et cinématographique des Outre-mer ©Tahiti-infos

Les participants de ces premiers états généraux de la production audiovisuelle et cinématographique des Outre-mer ©Tahiti-infos

Deux grandes problématiques ressortent de ces premiers états généraux de la production audiovisuelle et cinématographique des Outre-mer: « Comment envisager durablement un développement pérenne de la filière audiovisuelle et cinématographique ultramarine ? », et « quelles sont les actions qui doivent être mises en œuvre ? ». René Bidal, Haut-commissaire de la République en Polynésie française, rappelle que l’enjeu de ces états généraux est de « combattre » la « vision très parisienne de la production qui estime que seuls les techniciens parisiens sont en capacité de mener à bien les projets ». En d’autres termes, laisser une place aux talents locaux. Les conclusions de ces états généraux seront également présentées au Festival « Sunny side of the doc », en mai 2017 et au Festival de la fiction TV, à la Rochelle en septembre 2017 avant la tenue de la 2ème édition des états généraux de la production audiovisuelle outre-mer, en décembre prochain, précise Tahiti-infos.

« Que l’on puisse exprimer qui l’on est »

« Il n’y a jamais eu d’état des lieux de ce secteur, si on le globalise et qu’on l’observe du point de vue des Outre-mer », a expliqué Christine Tisseau Giraudel, présidente du Syndicat de la production audiovisuelle en Polynésie française (Spapf) qui co-organise ces premiers états généraux aux côtés de la guadeloupéenne Christine Vial-Collet. Les conclusions de ces états généraux ne seront pas des « doléances » précise-t-elle, mais l’expression d’un « vœu »: « que l’on puisse exprimer qui l’on est ». « On arrivera sans doute avec une liste de points bloquants, qui sont des freins communs à notre développement. (…) A l’heure où l’on parle d’égalité réelle outre-mer, est-il possible que les productions audiovisuelles et cinématographiques ultramarines soient traitées, et accompagnées par les politiques publiques, de même que n’importe quelle production française ? », conclut Christine Tisseau Giraudel.

©Spapf

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La députée polynésienne Maina Sage (UDI) aura la charge de présenter le rapport des conclusions de ces premiers états généraux au Parlement. Selon elle, ce dernier peut apporter des améliorations au niveau réglementaire, notamment au niveau des quotas de diffusion de productions ultramarines sur les chaînes publiques, pauvres en la matière.