Pouvoir d’achat outre-mer : À La Réunion, E. Leclerc veut « réduire les coûts de production et garantir un revenu à l’agriculteur »

Pouvoir d’achat outre-mer : À La Réunion, E. Leclerc veut « réduire les coûts de production et garantir un revenu à l’agriculteur »

Dans le cadre du travail du CESE sur la thématique des fractures en territoires, Pascal Thiaw Kine, adhérent Leclerc et représentant de l’enseigne à La Réunion, a été auditionné ce jour sur la problématique du pouvoir d’achat en Outre-mer. 

Comment améliorer le pouvoir d’achat ? Et quelles préconisations sur la cherté de la vie ? Telles étaient les questions du CESE adressées à Pascal Thiaw Kine. En tant qu’adhérent des enseignes Leclerc, il a expliqué devoir respecter 3 engagements fondamentaux vis-à-vis du mouvement E.Leclerc : être moins cher que ses concurrents locaux (respect de l’indice prix) : 3 fois par an, des relevés de prix sont réalisés ; distribuer aux collaborateurs 25% du résultat de l’enseigne ; s’approprier l’esprit de la marque Leclerc en partageant régulièrement avec les autres adhérents lors de rencontres régulières en métropole.

« En 10 années d’implantation à La Réunion, l’enseigne est passée de 11 à 23% de parts de marché. Une croissance qui s’explique par une politique de prix bas rigoureuse », assure l’enseigne. Cette audition a été également l’occasion pour Pascal Thiaw Kine de s’exprimer sur le projet d’entreprise de l’enseigne pour les 10 années à venir afin de répondre notamment aux problématiques soulevées par la récente crise sociale des Gilets Jaunes.

« La production agricole est aujourd’hui un facteur important dans notre modèle. Un facteur sociétal, un engagement territorial, mais aussi une part essentielle de notre stratégie », indique encore l’enseigne dans son communiqué. « En s’approvisionnant localement, nous pouvons garantir la disponibilité, la fraicheur, la traçabilité des produits et assurons la sécurité alimentaire du territoire. Evidemment nous valorisons également les savoir-faire sur le territoire ; n’oublions pas non plus la dimension sociale et la création d’activités permettant la création d’emplois », explique Pascal Thiaw Kine.

La production locale, qui ne peut certes pas être aussi compétitive que les prix des produits d’importation aujourd’hui, doit pourtant trouver toute sa place dans les magasins Leclerc. « A cette fin, nous travaillons à des innovations que nous présenterons ces prochains mois à titre expérimental afin de réduire les coûts de production et garantir un revenu à l’agriculteur » poursuit Pascal Thiaw Kine. Pour rappel, la production locale représente aujourd’hui plus 10 000 emplois à La Réunion.

Durant cette audition, Pascal Thiaw Kine a aussi pu entrer dans la mécanique de décomposition des prix et expliquer les leviers d’action. « D’abord en amont : grâce à un indicateur d’écart de prix avec la métropole, l’idée est d’optimiser les circuits logistiques et répercuter ces économies sur le prix proposé aux consommateurs. Pour cela, nous devons réviser de modèle de mise en marché entre les importateurs et les distributeurs.  Rénover le modèle commercial en réduisant les marges arrière afin d’avoir un prix 3 fois net le plus bas possible et remettant en cause certaines prestations qui grèvent le cout du produit », a-t-il expliqué.

« Autre levier : nous devons réduire les pratiques courantes installées dont il est difficile de se débarrasser, liées au poids promo, qui décrédibilise complètement les prix faciaux et fausse la perception du consommateur ». « Un équilibre dans la répartition des parts de marché avec 4 ou 5 acteurs est plus sain et plus bénéfique pour les consommateurs qu’un duopole », a conclu le patron de Leclerc Réunion.