La compagnie domestique Air Tahiti, qui assure un service public de transport aérien en Polynésie française, entre dans sa troisième semaine de grève. Les vols à destination des archipels restent fortement perturbés et les négociations entre syndicats en direction patinent.
Samedi après-midi, une réunion a été organisée entre l’inter-syndicale et la direction de la compagnie domestique. Sans succès, la réunion s’est terminée rapidement et les syndicats rapportent même à Tahiti-infos « des menaces adressées par la direction au personnel gréviste ». Résultat: ce début de semaine reste très perturbé au niveau des vols vers les archipels. Mais que demandent les grévistes et syndicats ? D’une part, une suspension de six mois de l’entrée en vigueur du plan social préparé par la direction d’Air Tahiti. Un plan social que la direction souhaite, quant à elle, mettre en place rapidement et progressivement au cours des deux prochaines années. Du côté du personnel naviguant commercial (PNC), on rejette la volonté de la compagnie de « déroger aux 10 heures de temps de travail effectif par jour pour les destinations situées à une distance inférieure à 400 nautiques (720 kilomètres) ». Qui plus est, les PNC souhaitent « la comptabilisation du temps de trajet des agents de leur domicile à leur lieu de travail les jours d’astreinte », une comptabilisation à laquelle s’oppose la direction de la compagnie. Pourtant, il s’agit ici d’une disposition réglementaire en application au sein de l’aviation civile, « on ne peut pas déroger à quelque chose qui est prévu par la loi », défend Titaina Viriamu, déléguée du syndicat PNC Spencat. « On ne fera pas de concession sur les points réglementaires », poursuit-elle.
De son côté, la direction de la compagnie domestique est restée silencieuse depuis la dernière réunion de ce samedi après-midi. Quoiqu’il en soit, la compagnie Air Tahiti entre dans sa troisième semaine de grève sans qu’aucune porte de sortie ne soit, pour l’heure, envisageable. Les populations des îles et les touristes devront prendre leur mal en patience, tout comme le secteur de l’hôtellerie, dans les îles, qui subit directement les annulations de vols qu’implique cette grève.