© Karl Joseph/ Une Saison en Guyane
Dans un communiqué, le Comité régional des pêches maritimes et élevages marins de Guyane s’est insurgé de l’avis défavorable du Comité National des pêches maritimes concernant le projet d’explorer les zones de pêche hauturières, au large de la Guyane.
C’est le refus de trop pour le comité régional des pêches de Guyane ! Après un premier avis négatif en décembre 2018, le Conseil National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins, réuni en commission DOM à Paris le 5 mars dernier, a rejeté une nouvelle fois la demande de pêche exploratoire en Guyane. Dans son argumentation, le comité national précise que cette nouvelle production pourrait déstabiliser le marché antillais.
Pour le CRPMEM Guyane, « le développement de la Guyane est encore une fois pris en otage par les Antilles, et cette fois-ci avec la complicité du CNPMEM, en insistant sur des prétextes aussi légers que mal argumentés». Il souligne «qu’aujourd’hui, tous les ligneurs qui pêchent le vivaneau en Guyane, en partenariat commercial avec les entreprises guyanaises (46 licences communautaires), sont équipés de balises Iridium qui permettent de surveiller les allers-retours entre le Venezuela et la Guyane».« Les entreprises guyanaises exigent que les navires vénézuéliens avec lesquels elles travaillent, effectuent des trajets directs, excluant ainsi toute possibilité de livraison de produits d’origine guyanaise aux Antilles par cette flotte. De plus, l’ensemble des produits débarqués par les vénézuéliens en Guyane est recensé», précise le communiqué
Projet en stand-by depuis deux ans
Le CRPMEM Guyane défend depuis plus d’un an les demandes de deux sociétés guyanaises qui, pendant 2 ans, souhaitent expérimenter la pêche au large des eaux territoriales guyanaises en affrétant temporairement des ligneurs vénézuéliens. Un secteur avec de nombreux potentiels pour la filière pêche guyanaises. Selon ces derniers, la pêche hauturière permettrait de diversifier la gamme de ressources à exploiter de soulager l’effort de pêche sur la bande côtière et mieux appréhender les questions de conservation des ressources halieutiques, d’exploiter des ressources à haute valeur ajoutée pour leurs transformations en Guyane, et de redéployer une partie de notre flotte aujourd’hui obsolète vers la pêche hauturière.
Le CRPMEM Guyane a indiqué continuer de défendre ce dossier en priorité, et de ce fait a besoin du soutien politique local et étatique qui reste sensible à la volonté de la population.