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Ce lundi 19 mars, le CRPMEM de La Réunion a annoncé la création de l’OPPAR (Organisation des Producteurs, Pêcheurs et Aquaculteurs Réunionnais). « Ce projet inscrit dans le cadre du plan en faveur de la pêche artisanale, segment sinistré de la pêche réunionnaise, récolte déjà une large adhésion de la part des pêcheurs réunionnais », indique le CRPMEM dans un communiqué. L’OPPAR devrait être pleinement opérationnelle et autonome à l’horizon du second semestre 2018.
Après avoir retrouvé un « équilibre budgétaire » et avoir « presque entièrement rénové le parc de Dispositifs de Concentration de Poissons ancrés (DCP) », le CRPMEM poursuit la réalisation de son programme en accompagnant la création d’une organisation de producteurs : l’OPPAR. Un engagement fait par la nouvelle équipe dirigeante du Comité des Pêches de la Réunion lors de son élection en janvier 2017. « Avec un taux record de participation de près de 80%, les pêcheurs réunionnais, tous collèges confondus, avaient très largement plébiscité ce projet car ils espéraient disposer d’un outil qui leur permette, enfin, de valoriser au mieux leur production ».
Le 12 avril 2017, une délégation du CRPMEM constituée de son Président et de ses deux Vice-Présidents, accompagnée du secrétaire général de l’Association Nationale des Organisations de Producteurs (ANOP) avait officiellement présenté ce projet à la Direction des Pêches à Paris. En Octobre 2017, le CRPMEM finalisait les statuts avec le concours de l’ANOP et de la Direction des Pêches. Ces derniers furent adoptés à l’assemblée générale constitutive qui s’est tenue le 15 novembre 2017 et enregistrés officiellement en préfecture le 21 décembre 2017.
Depuis cette date, le CRPMEM a entrepris une démarche de promotion de cette organisation de producteurs par des actions de communication et d’explications menées sur le terrain. Les adhésions se sont faites à un bon rythme pour atteindre, depuis le début du mois de mars 2018, le nombre minimum d’adhérents permettant la reconnaissance de l’Organisation de Producteurs et qui a depuis été largement dépassé. Les pêcheurs réunionnais ont ainsi largement adhéré aux objectifs de l’OPPAR présentés ci-après.
Valoriser la pêche locale
L’OPPAR a notamment pour « ambition » de valoriser les produits de la pêche artisanale par l’intermédiaire d’un label qui permettra de distinguer la production artisanale locale des produits provenant de l’importation ou de navires de pêche au large ayant largement recours à la main d’œuvre étrangère ; d’accompagner les collectivités locales et le CRPMEM dans le cadre d’un programme ambitieux de modernisation des installations portuaires de la Réunion qui souffrent de sous-équipements chroniques ; de participer à la mise en place de plans de gestion en collaboration étroite avec les institutions scientifiques pour une exploitation durable des ressources marines côtières ciblées par la flottille réunionnaise ; et enfin, d’accompagner les pêcheurs pour qu’ils puissent bénéficier des aides européennes tant en ce qui concerne les subventions à l’investissement que les aides du plan de compensation des surcoûts qui ont jusqu’ici bénéficié à trop peu de pêcheurs.
De solides soutiens
Pour mener à bien ce projet, le CRPMEM a reçu l’appui de l’Association Nationale des Organisations de Producteurs dont le secrétaire général conseille le CRPMEM de La Réunion sur la démarche à suivre. En complément de cet appui, le CRPMEM s’est adjoint les services de la société ENVIMER pour assurer notamment « la rédaction du plan de commercialisation et de production, élément central du dossier de reconnaissance par la Direction des Pêches, auprès de qui il sera déposé à la fin du mois de mars ». La phase de préfiguration est financée « grâce aux cotisations des membres qui permettront de lever des fonds complémentaires à l’accomplissement de ses missions auprès Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP) ».
Vers une organisation complémentaire de la pêche réunionnaise : OPPAR-ARIPA
Avec une organisation complémentaire dans laquelle l’OPPAR représente un segment précis de la filière et L’ARIPA les autres segments, il sera alors possible de regrouper la quasi-totalité des entreprises du secteur. L’ARIPA rassemblant principalement les pêcheurs intégrés verticalement autour des usiniers et l’OPPAR regroupant les entreprises indépendantes qui privilégient les circuits courts et la valorisation de la qualité de leurs produits afin de maximiser leur marge. Un tel schéma constitué de deux structures solides, indépendantes mais sans hostilité l’une envers l’autre permettra aux pouvoirs publics de disposer de deux outils synergiques pour achever la structuration des filières réunionnaises de pêche et d’aquaculture.