© Tourisme Réunion
L’INSEE a publié le 2 octobre une cartographie de la pauvreté à la Réunion.L’étude économique révèle les Réunionnais font face à une précarité monétaire beaucoup plus importante que dans l’Hexagone.
L’INSEE estime que 40 % des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté de l’Hexagone (établi à 1000 euros par mois). « Fin 2016, 94 000 bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) sont recensés à La Réunion, soit 17 % de la population âgée de 15 à 64 ans » souligne l’institut statistique. Une situation de précarité qui influe également sur les 114 grands quartiers réunionnais. « Ainsi, le taux de pauvreté monétaire s’échelonne de 15 % à Sainte-Marie La Mare à 61 % à Saint-Louis-Sud. De même, la part des familles monoparentales, plus exposées à la pauvreté, varie de 14 % à La Possession Ravine à Malheur à 56 % au Port-ZAC. La part de logements sociaux culmine à 78 % au Port ZUP, alors qu’ils sont par exemple rares à La Mare et au Plate ».
L’INSEE a pu établir en 5 groupes de quartiers au regard de la précarité. On constate des quartiers urbains qui cumulent les difficultés socio-économiques, des quartiers pauvres de propriétaires- à dominante rurale, des quartiers vulnérables proches des centres-villes, des quartiers de propriétaires moins pauvres et éloignés des centres-villes et les quartiers les plus aisés.
En 2014, 52 % des habitants de ces quartiers vivent sous le seuil de pauvreté, soit 12 points de plus que la moyenne régionale. La pauvreté culmine à Saint-Louis Sud (61 %) et au Port-ZAC (55 %). « Cette forte précarité sociale est d’abord liée à la faible proportion des habitants en âge de travailler qui ont un emploi et donc à la faiblesse des revenus d’activité qui en découle. Bien qu’assez proches des principaux pôles d’emplois, seulement 34 % des personnes de ces quartiers sont en emploi, contre 45 % en moyenne » explique l’INSEE.
Cette précarité est aggravée par des structures familiales qui pèsent sur les niveaux de vie : beaucoup de familles nombreuses (14 % contre 10 % en moyenne sur l’île) et de familles monoparentales (45 % contre 31 %). Les familles monoparentales sont plus que les autres en situation de pauvreté, la majorité des parents concernés n’ayant pas d’emploi. En conséquence, les enfants sont particulièrement touchés par la précarité dans ces quartiers : 63 % vivent sous le seuil de pauvreté.
Les difficultés les plus importantes se concentrent dans 13 quartiers urbains pauvres, ce qui représente 100 300 habitants, soit 12 % de la population réunionnaise. L’INSEE ajoute toutefois que la situation se dégrade entre 2010 et 2015 dans les quartiers urbains cumulant les difficultés socio-économiques avec un taux d’emploi qui n’augmente que légèrement, passant de 43,9 % en 2010 à 45,1 % en 2015 et une part de personnes bénéficiant du seul RSA-socle qui augmente durant cette période.
A l’inverse, dans des quartiers plus aisés, le taux de pauvreté est près de deux fois moindre que la moyenne réunionnaise, mais il reste bien plus élevé que dans l’Hexagone ».