Stand des îles de Guadeloupe au Salon IFM Top Resa ©Outremers360
Bien moins touchées que Saint-Martin par les récents ouragans, les îles de Guadeloupe et Martinique veulent rassurer les touristes dont les réservations sont en repli dans toute la zone caraïbe.
« Juste après Irma, on a eu un arrêt immédiat des réservations. Et ça ne reprend pas. C’est totalement irrationnel car il y a eu peu de dégâts en Guadeloupe », déplore Yves Brossard, gérant de deux résidences de tourisme dans l’archipel. « Les vacanciers peuvent venir dès demain, tout est opérationnel! Mais les gens n’ont souvent pas conscience de la grande distance entre les îles des Caraïbes. Et du fait qu’à 50 km près, un cyclone peut vous épargner », souligne-t-il sur son stand au Salon du tourisme Top Resa (26-29 septembre).
Les images diffusées en boucle d’une île de Saint-Martin en grande partie détruite par Irma, en proie aux pillages, a eu un effet dévastateur. « Le choc de l’info a généré un attentisme total, ce qui est normal », estime le président du Seto (tour-opérateurs français) René-Marc Chikli. « La couverture médiatique a été très forte et très négative », renchérit Pascal de Izaguirre, patron de TUI France (Marmara, Nouvelles Frontières, Lookea) qui fait état d’un « impact sur les réservations dans toute la zone » mais se dit « optimiste » pour la saison.
« On a déjà nettoyé et tout est fonctionnel, il faut rétablir la vérité », souligne le président de la région Guadeloupe Ary Chalus. « Il y a eu amalgame, confusion, et donc un vrai décalage qui a créé un ralentissement » des réservations. « Il faut rassurer les gens », ajoute Willy Rozier, directeur du comité du tourisme de l’archipel qui vise le million de touristes en 2020. A destination des Antilles, c’est une baisse « de l’ordre de 10 à 20% » dans les réservations de septembre pour les fêtes de fin d’année constatée par le géant européen du voyage en ligne Odigéo (Opodo, Go Voyages, eDreams).
Rattrapage
Il rappelle que « la majorité des réservations a habituellement lieu en octobre/novembre pour cette période », et qu’un « phénomène de rattrapage dans les prochaines semaines » est donc possible pour cette destination-phare de l’hiver. La « vraie » saison touristique aux Antilles démarre le 15 décembre, rappelle la compagnie Air Caraïbes selon laquelle « le frein vers les destinations » Cuba, Saint-Domingue, Punta Cana et Guadeloupe « devrait durer jusqu’à la Toussaint ».
En Martinique (près de 900.000 touristes en 2016), « l’île la moins touchée », « on constate un petit ralentissement (des réservations) mais on pense que ce sera vraiment de courte durée, il faut qu’on fasse une belle saison car s’il y a un amalgame, ce sera catastrophique pour toute la zone », prévient Karine Mousseau, présidente du Comité martiniquais du tourisme. « Ce ne devrait pas être une année sinistrée pour la Guadeloupe et la Martinique qui étaient jusqu’à présent en très forte progression », tempère Jean-Pierre Mas qui représente les agences de voyage françaises.
Reste encore à savoir dans quelle mesure les croisiéristes, très présents dans la zone, changeront d’itinéraires: le président de Costa Croisières France, Georges Azouze, a « confirmé » mercredi « la programmation de ses deux paquebots au départ de Pointe-à-Pitre et Fort-de-France », même si de « légères modifications » de parcours sont à l’étude mais qui ne concernent ni Guadeloupe ni Martinique. Lundi, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a déclaré que la saison touristique à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et la Guadeloupe « sera au rendez-vous » à la « fin de l’année » 2017 ou au « début de l’année » 2018. Elle se rendra en fin de journée au Salon Top Resa.
Avec AFP.