La lutte contre l’orpaillage illégal continue de porter ses fruits ! Le Préfet de la Guyane, Martin Jaeger, vient de dresser « un bilan encourageant » après ce premier point semestriel de l’année 2016.
160, c’est le nombre actuel de chantiers illégaux encore actifs en Guyane, selon les autorités en charge de la lutte contre l’orpaillage illégal. En décembre 2015, ce nombre s’élevait à 204. « Il s’agit d’un bilan très encourageant, a indiqué le préfet. On a crevé le plancher des deux cents sites en exploitation. Cela montre l’effort intense que les forces de gendarmerie, les militaires des forces armées et la police aux frontières mènent pour éradiquer ce fléau », a indiqué Martin Jaeger le préfet de Guyane lors de la présentation à la presse de premiers résultats semestriels de cette année. Une baisse de 67% qui est le résultat de plusieurs opérations menées au coeur de la forêt amazonienne. « L’action des forces armées a permis de traiter 742 sites, de déceler 226 caches, de démanteler 878 campements, de détruire 99 dégrads logistiques (zones d’échanges logistiques fluviales) et de neutraliser sept barges. L’objectif est de faire que les exploitants illégaux ne reviennent pas sur les chantiers qui ont été détruits » , explique le représentant de l’État.
9,3 millions d’euros de saisie
Au cours du premier semestre, ont été mis en place des postes de contrôles fluviaux, un traitement des contournements, une neutralisation des réseaux et des filières qui ont permis de saisir 138 tonnes de carburant, 86 tonnes de vivres, 91 pirogues, et 41 quads. L’ensemble de ce butin saisi a été évalué à plus de 9,3 millions d’euros. Renforcée par ce nouveau record, la Préfecture de Guyane souhaite franchir un nouveau cap et passer sous la barre de 100 sites illégaux recensés d’ici la fin de l’année.
Egalement présentes au bilan semestriel de la lutte contre l’orpaillage illégal, les associations écologiques comme les hurleurs de Guyane, WWF Guyane se sont félicitées de ce bilan. Cependant, ces dernières restent prudentes quant à l’impact de ces actions dans le parc amazonien de Guyane. Sur ce point, aucun chiffre n’a été communiqué lors de cette conférence de presse. Une mission de reconnaissance est actuellement en cours dans cette zone. Pour Laurent Kelle, directeur du WWF Guyane, les résultats restent fragiles et la coopération avec les pays voisins ( Brésil et Surinam) doit se poursuivre. « Hier entre Maripasoula et Antecume Pata, notre agent a signalé la présence de 9 barges. Elles sont actives côté Suriname, mais pour les populations, le dérangement est bien là. Les résultats s’améliorent à l’échelle de la Guyane mais la visibilité est limitée sur le Maroni à cause de ces barges », a-t-il déclaré. Hasard ou coïncidence, ce bilan de mi-parcours intervient quelques jours avant le déplacement du Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve en Guyane. Une visite officielle sur le front de la lutte contre l’orpaillage clandestin.