Numérique : Les câbles sous-marins, l’autre enjeu du Pacifique

Numérique : Les câbles sous-marins, l’autre enjeu du Pacifique

©COM.OPT

Eparpillées sur le plus grand océan de la planète, les îles du Pacifique ont le souci majeur de l’éloignement et de le désenclavement. Les câbles sous-marins numériques apparaissent comme la solution pour rattacher ces îles aux continents qui les entourent. Dans ce cadre, la Pacific islands telecommunications associations (PITA) a tenu sa 20ème assemblée générale en Polynésie française. Au menu des discussions: le câble trans-pacifique et la possible liaison Chili-Chine par la Polynésie.

Organisation régionale, la PITA a été créée en 1997 et a pour but de « représenter les intérêts des petits pays insulaires dans le secteur de la télécommunication », explique Radio 1 Tahiti. Actuellement en assemblée générale à l’Intercontinental de Tahiti, en Polynésie française, les membres de l’organisation se sont réunis afin de faire avancer plusieurs problématiques comme la 4G, les câbles sous-marins ou encore, l’Internet fixe et ce, jusqu’au 1er mai. Nouveauté cette année, la PITA a décidé, dans le cadre de cette assemblée, de s’ouvrir à l’international et d’accueillir des opérateurs mondiaux tels que Huawei, China Telecom ou Nokia, des entreprises « susceptibles de régler leurs problématiques ». Parmi les grands projets en route, celui du câble trans-pacifique qui reliera la Nouvelle-Zélande à Hawaii en passant par les îles Samoa, Niue, Tokelau, Tonga, Cook et la Polynésie française. Pour cette dernière, il s’agit surtout de sécuriser l’actuel câble Honotua qui la relie à Hawaii. L’aboutissement de ce projet de câble est prévu avant fin 2018. Mais pour la Polynésie française, l’autre enjeu de taille serait un câble sous-marin reliant le Chili à la Chine, son positionnement géographique étant idéal. Il s’agit également, pour le gouvernement actuel -tout comme les précédents- de faire de la Polynésie un « centre névralgique du web dans le Pacifique sud ». L’installation de ce câble pourrait être prise en charge par la société chinoise Huawei.

Depuis l'installation du câble Honotua, la Polynésie française est reliée aux île Hawaii, dans la partie nord du Pacifique  ©Submarinecablemap

Depuis l’installation du câble Honotua, la Polynésie française est reliée aux île Hawaii, dans la partie nord du Pacifique ©Submarinecablemap

Pourtant, Tahiti-infos révélait en janvier dernier que de nombreux projets en ce sens avaient été présentés aux différents gouvernements polynésiens qui se sont succédés depuis 2010, notamment par des consortium privés ou des gouvernements étrangers. Mais malgré l’intérêt des opérateurs asiatiques et sud-américains, « on (ndlr, le gouvernement) est obligé de prendre le leadership sur ce projet parce qu’on ne veut pas laisser le privé prendre le contrôle. On doit maîtriser les tuyaux ou on risque de se trouver avec un câble hors contrôle de toute régulation », expliquait alors une source proche du dossier, confirmée par Teva Rohfritsch, ministre polynésien de l’Economie. Le Chili s’est alors rabattu sur une liaison vers les îles Hawaii -déjà reliée à la Chine- en longeant les côtes pacifiques de l’Amérique latine. Mais ce nouveau projet en partenariat avec Huawei semble retenir l’attention du gouvernement polynésien. Edouard Fritch devrait rencontrer aujourd’hui les représentants de l’entreprise chinoise, « qui veut aussi se positionner comme fournisseur mobile pour la Polynésie française » a-t-il confié à Radio 1 Tahiti. « Mais ce qui nous intéresse, c’est que Huawei a participé à une convention de partenariat qui a été signé entre la Chine et le Chili ». L’entreprise serait « pressentie comme fournisseur dans cet accord » et le gouvernement polynésien ne cache pas son ambition de placer le pays dans cet autre projet de câble.

©Submarinecablemap

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