Nouvelle-Calédonie: Pour ouvrir un hypermarché à Nouméa, le groupe Hayot s’adapte à la législation antitrust calédonienne et cède une partie de sa surface commerciale actuelle

Nouvelle-Calédonie: Pour ouvrir un hypermarché à Nouméa, le groupe Hayot s’adapte à la législation antitrust calédonienne et cède une partie de sa surface commerciale actuelle

© Gouvernement Nouvelle-Calédonie

C’était la condition émise par le gouvernement local pour acter une nouvelle implantation du groupe martiniquais.

Alors que le Congrès s’apprête à faire voter une loi sur la compétitivité ce 1er septembre, le gouvernement calédonien vient d’autoriser la création d’un ensemble commercial à Dumbéa-sur-Mer, une zone à la fois commerciale et résidentielle située en périphérie de Nouméa. Ce secteur, situé à quelques minutes de la capitale, est appelé à un très fort développement  en raison de la cherté du foncier à Nouméa et de l’implantation du nouveau Centre Hospitalier qui va drainer une population importante. Dans cet ensemble commercial est prévue l’implantation d’un hypermarché Géant, enseigne détenue par le groupe martiniquais Bernard Hayot. Mais pour que l’ouverture de cet hypermarché soit effective, le gouvernement a fait appliquer la loi dite « antitrust ».  Cette loi, adoptée en 2013, vise à limiter les situations monopolistiques et, par extension, à lutter contre la cherté de la vie. Ainsi, un opérateur économique qui détient plus de 25% de parts de marché sur son secteur peut être contraint de céder une partie de ses contrats ou activités s’il n’y a aucun autre moyen de rétablir des prix normaux sur le secteur en question. Dans le cas de l’ouverture d’un centre commercial à Dumbéa, le groupe Hayot, qui détenait jusqu’ici 40% du marché de la grande distribution en Nouvelle-Calédonie (contre 36% détenu par le groupe Kenu In), s’est engagé à céder à la concurrence 4 500 m² de surfaces commerciales qu’il détient actuellement.

Suite à cette opération, le groupe martiniquais possède désormais 28% du secteur de la grande distribution au lieu des 40%. Les 72% restants sont ainsi partagés entre le groupe Kenu In (26%), Hyper (16%) et autres commerces (30%). « C’est la première fois que la loi est appliquée à cette échelle-là et en bonne intelligence avec l’opérateur », a souligné Philippe Dunoyer, porte-parole du gouvernement. Il reste dans les dossiers en cours les 2 projets d’hyper du groupe Ballande (un acteur historique de la grande distribution) qui n’ont pas toujours par reçu d’autorisations.

 

Une situation que ne comprennent pas  les dirigeants du groupe Ballande. De son côté, le gouvernement affirme poursuivre l’instruction des projets d’hypermarchés U à l’Anse Uaré (5 500 m²) et à Païta (3 000 m²) de la société Ballande. « Deux informations fondamentales ont retardé l’instruction du dossier et conduit à un examen approfondi. La première, qui concernait l’identité des actionnaires de la société, immatriculée au Vanuatu, copropriétaire avec la société Ballande, a été obtenue le 16 août dernier. La seconde est de savoir si la société Ballande est effectivement devenue propriétaire des titres et droits associés de la SAS SCD. En l’absence de réponse, l’instruction se poursuit », indique le gouvernement.