Nouvelle-Calédonie : Légère amélioration en 2019 sur fond de fragilités et d’incertitudes

Nouvelle-Calédonie : Légère amélioration en 2019 sur fond de fragilités et d’incertitudes

© Port autonome de Nouvelle-Calédonie

Le rapport annuel de l’institut d’Émissions d’Outre-mer (IEOM) relatif à la Nouvelle-Calédonie, a été publié ce lundi 27 juillet 2020. Plus de 200 pages portant une analyse sur les performances et perspectives économiques du territoire. Si le rapport présente une légère amélioration de l’économie de l’archipel, il nuance cette note positive par une certaine fragilité et de nombreuses incertitudes pour l’année 2020, sur fond de crise sanitaire et de référendum sur l’indépendance. Un point grâce au reportage de nos confrères de Caledonia.nc.

Si le bilan général dressé par le rapport annuel de l’IEOM reste légèrement positif, il souligne également une certaine fragilité de l’économie calédonienne. Certains secteurs ont été sous-performants, et une baisse globale de la croissance est enregistrée par rapport aux années précédentes.

La fragilité du secteur Nickel

Premier secteur impacté, déjà au cœur de nombreuses discordes, le Nickel. Si le secteur minier à connu un record des exportations de Nickel en 2019, cela n’a cependant pas compensé la baisse des exportations de Nickel-Métal. Une problématique d’autant plus inquiétante que la production a enregistré un recul inédit, avec -20,000 tonnes de Nickel produit par rapport a 2018.

L’emploi en demi-teinte

Concernant les emplois, les résultats sont présentés comme très inégaux suivant les secteurs d’activité. Le secteur privé est crédité d’une croissance du nombre d’emplois de +0,3%. Une première hausse enregistrée depuis 2015, mais qui ne concerne principalement que les emplois précaires.
A contrario, le BTP à connu un recul net avec la suppression totale de 1000 emplois depuis 2015.
Le secteur du tourisme à quant à lui connu une augmentation des emplois de l’ordre de 3%, sur fond de record fréquentation touristique avec 130.000 visiteurs en 2019.

L’environnement économique fragilisé

L’environnement monétaire était pourtant favorable aux Calédoniens, grâce à une inflation historiquement faible et taux de crédits particulièrement bas. Ils n’ont cependant pas permis de d’augmenter la consommation des ménages.
Autres références économiques, le marché de l’immobilier et la vente de véhicules neuf sont en recul pour l’année 2019.
Enfin, les finances des collectivités publiques ont été revues à la baisse, amenant de facto à de plus faibles investissements sur le territoire.

Interrogé par nos confrères de Caledonia, Yann Caron, directeur de l’IEOM, résume le bilan de ce rapport soulignant la baisse de croissance en Nouvelle-Calédonie : « Ce que l’on voit, ce sont des signaux de fragilité sur les entreprises, sur les finances publiques, qui sont plus contraintes. On a un taux de croissance moyen qui est de l’ordre de 1% alors que dans les années antérieures, on a eu, pendant plusieurs années, une croissance soutenue. Cela traduit avant tout une sorte de maturité de l’économie. Une maturité parce que les gros investissements miniers ont été réalisés, parce que les investissements publics principaux sont probablement de moins grande ampleur qu’auparavant, et puis parce que les ménages dans leur logement et dans leur taux d’équipement sont maintenant à des niveaux beaucoup plus murs que ça ne l’était tait auparavant, et qui s’apparente tout à fait à celui de la métropole. Donc ça crée des taux de croissance moins élevé que celui qu’on a connu durant plusieurs années ».

Par Damien Chaillot