Nouvelle-Calédonie : Le vote du budget supplémentaire au Congrès a été ajourné

Nouvelle-Calédonie : Le vote du budget supplémentaire au Congrès a été ajourné

© Caledonia

Philippe Gomès, élu du groupe Calédonie Ensemble, est à l’origine d’une motion préjudicielle adoptée par 35 voix contre 19 au Congrès de Nouvelle-Calédonie ce jeudi 3 septembre, ajournant le vote du budget supplémentaire prévu par contrat entre le territoire et l’Agence Française pour le Développement (AFD). Si la pertinence du prêt n’est pas remise en cause, les conditions et clauses du contrat sont pointées du doigt par les élus.

Journée de tension au Congrès ce jeudi 3 septembre après l’adoption de la motion préjudicielle lancée par Philippe Gomès de Calédonie Ensemble. Les élus du groupe l’Avenir en Confiance ont quitté l’hémicycle à l’annonce des résultats.
Le budget supplémentaire prévoit un emprunt de 28,6 milliards de Francs CFP (240 millions d’euros) auprès de l’AFD. Un contrat critiqué non pas pour son utilité, mais pour les clauses et contreparties de ce prêt d’urgence obtenu dans le cadre de la crise sanitaire.

La motion a bien été validée, malgré que Thierry Santa, président du gouvernement, a fait planer la menace de la cessation de paiement du territoire si le vote de ce prêt venait à être ajourné.
Pour l’Avenir en Confiance, « c’est un acte irresponsable de la part des élus de remettre à plus tard, cela pourrait avoir des impacts sur l’économie ».

Le groupe Calédonie Ensemble réclame un nouveau débat public autour de ce prêt, critiqué pour sa forme peu explicite et imprécise, dont les conséquences seraient importantes pour les Calédoniens, puisque représentant 17,5 milliards de Francs CFP (146 millions d’euros) d’impôt supplémentaire.

D’après le règlement du Congrès : « La motion préjudicielle tend soit à l’ajournement du débat jusqu’à la réalisation de certaines conditions, soit au renvoi de l’ensemble du texte nouveau devant la commission saisie au fond ou à l’examen, pour avis, d’une autre commission ».
Le Congrès devra donc se réunir rapidement pour un examen approfondi du prêt de l’AFD.

Par Damien Chaillot