L’usine de Koniambo ©Antoine Leveau
Ce mardi, le Tribunal de Koné (province Nord) a suspendu le licenciement de 47 employés de Koniambo Nickel (KNS) pour non-respect du code du travail.
« Cette décision est une victoire. On a démontré qu’on avait raison, qu’une multinationale ne peut pas faire tout ce qu’elle veut au mépris des procédures », a déclaré Eddy Coulon, dirigeant du Soenc-Nickel, principale organisation syndicale de l’usine du Nord. Alors que les syndicats indépendantistes sont restés silencieux, avec le Syndicat des ingénieurs et cadres des industries de Nouvelle-Calédonie, le Soenc-Nickel avait assigné KNS en référé le 22 septembre, après l’annonce d’une réduction des effectifs de 140 personnes, dont 47 CDI locaux, dans le cadre d’un plan global d’économies. Dans sa décision, le Tribunal de Koné « constate un trouble manifestement illicite par la violation des règles relatives à l’information et à la consultation du Comité d’entreprise de KNS », l’ordonnant de « procéder » à ces consultations et suspendant donc la procédure de licenciement collectif.
Au nord de la Nouvelle-Calédonie, Koniambo Nickel, co-détenue par le géant anglo-suisse Glencore et la société locale SMSP, est une unité métallurgique de nickel d’une capacité de 60.000 tonnes annuelles dont la montée en puissance est confrontée à des problèmes techniques. L’un des deux fours, notamment, est tombé en panne quelques mois seulement après sa mise en service, réduisant de moitié sa capacité nominale. Son coût a flambé à plus de 8 milliards de dollars. Dans un communiqué, la direction de KNS « s’engage à respecter les étapes légales et par conséquent la décision du tribunal de Koné ». « Il est important de noter que cette décision ne concerne pas le bien-fondé de la démarche qui consiste en la sauvegarde de l’entreprise et plus particulièrement de ses 800 emplois directs », s’est défendu l’industriel.
Alors que Glencore doit décider d’ici à fin novembre s’il continue ou pas à investir en Nouvelle-Calédonie, ce plan global de réduction de coûts, qui porte également sur la sous-traitance et la fin de contrats de chantier et d’expatriés, a été présenté par la direction comme indispensable « à la rentabilité » de KNS. « Il faut travailler sur d’autres solutions que les licenciements, Koniambo Nickel doit revoir sa copie », estime de son côté Eddy Coulon.
Avec AFP.