Nouvelle-Calédonie: Le Medef-NC redoute un coup de frein sur l’investissement

Nouvelle-Calédonie: Le Medef-NC redoute un coup de frein sur l’investissement

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Samuel Hnepeune, le président du Medef-NC, tire la sonnette d’alarme : « Les autorités ont plutôt bien géré la crise du Covid-19 (chômage partiel, PGE, aides provinciales…), en revanche il y a un souci sur lequel on doit se focaliser du côté de l’investissement ».Un sujet de notre partenaire Actu.nc

Si les difficultés de trésorerie de la plupart des entreprises ont pu être compensées à court terme par des facilités telles que des reports d’échéance ou l’octroi de prêts garantis par l’Etat (PGE), en revanche aucune mesure n’a été prise pour encourager les entreprises à maintenir leur niveau d’investissement.

L’investissement, une nécessité pour les entreprises

« Or l’investissement n’est pas un luxe, mais une nécessité. L’investissement, ce sont les emplois et l’économie de demain », précise Guillaume Benoît, président de la commission économie et fiscalité. Et l’organisation patronale d’appeler l’ensemble de l’écosystème participant au financement des investissements productifs des entreprises calédoniennes (banques, organismes de participation en fonds propres, gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et services de l’Etat) à faire preuve en cette période de crise d’assouplissement et de réactivité dans le traitement des dossiers. Mimsy La Selve, 1ère vice-présidente du Medef et gérante de Stock Import, interpelle notamment les autorités sur le PGE, qu’il faudra rembourser dans 8 mois « A ce jour, on ne sait pas dans quelles conditions s’opèrera le remboursement : ni à quel taux ni sur quelle durée ». La première organisation patronale suggère à ce titre de faciliter la transformation des PGE en prêts à long terme, à des conditions avantageuses pour les entreprises. Un point qui sera arbitré à l’échelle nationale.

Rassurer les investisseurs fiscaux

Le Medef-NC redoute également les effets de la crise sur la recherche d’investisseurs fiscaux. De fait, comment rassurer ces derniers sur la bonne fin d’un projet et sur les risques de remise en cause de l’avantage fiscal lorsque le projet est soumis à des contraintes d’exploitation devenues trop strictes en temps de crise dans le cadre des agréments de défiscalisation délivrés ? Yves Dorner, coordonnateur de la Fédération des entreprises d’outre-mer (FEDOM) pour le Pacifique, enjoint les administrations locales et métropolitaines à faire preuve de « bienveillance et de compréhension » et à surseoir au moins temporairement à la remise en cause de l’avantage fiscal octroyé, tant que certains critères objectifs tels que ratio financier ou ratio de performance du porteur de projet ne reviennent pas à des niveaux standards d’avant la crise.

Enfin, face aux difficultés des entreprises à réaliser leurs programmes d’investissement dans les délais prévus et face au coup d’arrêt des déplacements professionnels, le Medef-Nc suggère d’assouplir les mesures de quarantaine, notamment lorsque des techniciens spécialisés doivent rester sur le territoire plus de 30 jours, mais aussi de créer au sein du gouvernement calédonien une cellule de crise intervenant au cas par cas et qui puisse « déroger de manière légale aux contraintes administratives trop fortes en période de crise ». « La croissance du territoire est tirée depuis 20 ans par l’investissement. Il faut qu’on reprenne la main dessus », conclut Guillaume Benoît.