Nouvelle-Calédonie : En province Sud, un bureau des investisseurs pour réveiller l’esprit pionnier

Nouvelle-Calédonie : En province Sud, un bureau des investisseurs pour réveiller l’esprit pionnier

©Béryl Ziegler / Actu.nc

Dans la continuité du programme de soutien à l’investissement étranger du gouvernement « Choose New Caledonia », la province Sud met sur pied un « bureau des investissements » qui se veut rapidement opérationnel.  Une porte d’entrée à tout investisseur en province Sud. Un article de Béryl Ziegler, journaliste au magazine Actu.nc. 

Face à des relais économiques en panne à l’instar du nickel, « l’idée est de créer un écosystème favorable à l’investissement et au développement de nouvelles activités en Nouvelle-Calédonie. Il y a un besoin de créer une structure dédiée pour accompagner les investisseurs dans le maquis administratif calédonien. Nous avons besoin d’un point d’entrée très opérationnel avec un service d’accueil et de renseignement », soutient Philippe Blaise, 1er vice-président de la province Sud, qui s’est inspiré de la délégation polynésienne à l’investissement pour initier la création d’un bureau des investisseurs en Nouvelle-Calédonie.

Une alternative au tout nickel

Les nouveaux venus contribueront à la relance économique et à la création de nouveaux emplois qui compenseront notamment les pertes dans la filière nickel. Le challenge s’annonce de taille. Car si la Nouvelle-Calédonie était attractive pour les investisseurs il y a 25 ans, c’est moins le cas aujourd’hui. Objectif affiché par l’émanation provinciale : redevenir une terre pionnière où tout le monde a le droit de réussir. Pour cela, Philippe Blaise mise sur « la sécurité du système français avec son Etat de droit et sa rigueur administrative, tout en profitant de l’autonomie du territoire afin de créer un système plus agile à l’anglo-saxonne qui favorise davantage la création d’entreprise ». L’ambition serait un jour de pouvoir figurer au classement « Doing Business » de la banque mondiale qui classe 190 pays par rapport à leur facilité à faire des affaires.

Attirer des investisseurs tout azimut

« Ce qui est clé, ce n’est pas l’argent –on en trouvera toujours – mais le porteur de projet. Nous devons faire en sorte que ceux ayant la fibre entrepreneuriale aient toutes les cartes pour réussir », assure Philippe Blaise. Différents types d’investisseurs sont visés : les entreprises de l’extérieur qui veulent créer une succursale en Calédonie, celles qui souhaitent s’associer à une entreprise locale, ou tout simplement des personnes ayant du cash à investir dans une nouvelle activité, détaille Isabelle Laran, recrutée le 1er avril pour piloter le projet. Le bureau des investisseurs prône notamment le retour des jeunes talents calédoniens de moins de 35 ans.

A ce titre, deux mesures vont être proposées en assemblée de province Sud d’ici la fin du mois de juillet : une aide à la création d’entreprise avoisinant 5 millions de francs, à laquelle s’ajoutera la prise en charge, selon les filières, des charges salariales pendant 18 mois afin d’encourager les entreprises à embaucher des hauts potentiels. Par Calédoniens, il faut entendre les personnes ayant été scolarisées au moins 10 années en Nouvelle-Calédonie avant leurs études supérieures.

Un guichet d’accueil

« L’accompagnement est au cœur du projet », précise Isabelle Laran, à la recherche de locaux en centre-ville.  Une fois que le « poisson » aura mordu à l’hameçon de la Nouvelle-Calédonie, le bureau d’investissement prendra le relai et jouera son rôle d’accueil. Ce guichet permettra à tout investisseur d’obtenir de manière simple les informations qu’il cherche et d’obtenir une expertise sur le cadre règlementaire et fiscal de la Nouvelle-Calédonie. « Il est important d’être au cœur du circuit d’information », confirme Jean-Paul Cabanas, conseiller de Philippe Blaise et président de Promosud.

Après avoir identifié les candidats à l’investissement et vérifié leur sérieux en partenariat avec le réseau des ambassades et le service de la coopération régionale, ce service de conciergerie les orientera de manière personnalisée vers les interlocuteurs adéquats : institutions, administrations, banques, chambres consulaires, organisations syndicales et patronales… Il leur présentera éventuellement des partenaires locaux à la recherche de soutiens extérieurs pour développer de nouveaux marchés ou produits. De quoi faire gagner un temps précieux aux porteurs de projet.

L’émanation provinciale n’attend plus qu’une chose : le lancement de Choose New Caledonia, programme de promotion de la Nouvelle-Calédonie à l’international porté par le gouvernement. Il ne manquera alors plus que la réouverture des frontières pour voir se concrétiser cette politique de renforcement d’attractivité du territoire.

Béryl Ziegler