Sur la période 2013-2019, les salaires ont progressé de 7% tandis que les prix ont augmenté de 4,4%. Ainsi, correction faite de l’inflation, les salaires calédoniens ont augmenté de 2,5% entre 2013 et 2019, gagnant 0,4% de pouvoir d’achat salarial par an. Cependant, l’augmentation du Salaire Minimum Garanti (SMG), moins rapide que l’inflation, a freiné la progression du pouvoir d’achat salarial des employés concernés en grande partie par le SMG. Selon l’Institut de la Statistique et des Études Économiques (ISEE), les salaires ont moins progressé dans les entreprises du privé que dans le secteur public. En effet, en 6 ans, les rémunérations du privé ont augmenté de 1,2% contre +2,9% dans le public.
L’Institut explique également qu’occuper un même emploi sur deux années consécutives améliorerait le pouvoir d’achat des salariés. « La progression du pouvoir d’achat salarial est alors portée à +0,3% par an dans le privé et +0,6% dans le public. »
30% de salaire en moins dans le privé
Si les salaires ont progressé plus vite que l’inflation au cours des six dernières années, les disparités salariales restent élevées en Nouvelle-Calédonie : en 2019, pour un salaire net moyen de 342 000 F.CFP par mois, 10% des salariés gagnaient moins de 145 000 F.CFP et 10% des emplois étaient rémunérés à plus de 529 000 F.CFP. (tableau ci-dessous).
L’écart de salaire entre le privé et le public est également important. « De manière globale, un salarié du privé gagne en moyenne 299 000 F.CFP net par mois, soit 30% de moins qu’un agent occupant un emploi dans le secteur public (429 000 F.CFP) », révèle l’ISEE. Outre les mesures spécifiques des fonctionnaires (indexations, indemnités), cet écart résulte de fortes différences entre le privé et le public, notamment sur les niveaux de qualification. La moitié des emplois du secteur public relèvent des catégories socioprofessionnelles cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires.
Des écarts salariaux homme/femme
En 2019, avec un salaire moyen de 321 000 F.CFP par mois, tous secteurs confondus, les femmes gagnaient 11% de moins que les hommes (360 000 F.CFP). « Dans chacun des secteurs privé et public, la différence de salaire au détriment des femmes est beaucoup plus importante (-14,4% dans le privé, -17,0% dans le public). » Cependant, compte tenu, d’une part, du niveau de rémunération plus élevé dans la fonction publique, et d’autre part, du fait que les femmes y sont davantage représentées que les hommes, le salaire moyen global des femmes, tous secteurs confondus tend à se rapprocher de celui des hommes, réduisant « de façon notable » les écarts constatés par secteur.
Toutefois, l’ISEE a indiqué que l’écart de salaire homme/femme s’accentuait avec l’âge. « Inexistante chez les moins de 30 ans, la différence de salaire en faveur des hommes se creuse ». Ces écarts différent également en fonction du secteur d’activité. Ainsi, dans l’industrie où près de 73% des emplois sont occupés par des hommes, l’écart salarial entre hommes et femmes est plus important. À l’inverse, la construction rémunèrerait en moyenne mieux les femmes. « Elles y occupent des places plus qualifiées », souligne l’ISEE.
Par Actu.nc