©Antoine Leveau
Après avoir annoncé une réduction des effectifs de 140 personnes dans son usine métallurgique du Nord, la direction de Koniambo Nickel (KNS) va réunir ses salariés pour un Comité d’entreprise extraordinaire vendredi 30 septembre.
« Ambiance tendue à l’usine du Nord », KNS a annoncé le 22 septembre dernier la réduction de ses effectifs, plus précisément: 90 non-renouvellements de contrats à durée déterminée, contrats de chantier et contrats d’expatriation et le licenciement économique de 50 salariés locaux. Selon Nouvelle-Calédonie 1ère, la liste confidentielle des 50 licenciements économiques est connue depuis plus d’une semaine par les partenaires sociaux, il s’agirait notamment d’une vingtaine d’agents de maîtrise, une quinzaine d’ouvriers et des cadres. Ce vendredi 30 septembre, la direction de KNS organise un Comité d’entreprise extraordinaire avec les syndicats, Soenc Nickel et Solidarité NC, qui contestent la méthode adoptée par la direction. Celle-ci a utilisé son droit d’alerte économique pour organiser ce comité dont le but est de nommer un expert indépendant qui étudiera les comptes de la société et la pertinence de ce plan social.
« Notre position est toujours la même, on veut maintenir ces emplois » a déclaré Yann Vu Van Long, délégué du Soenc Nickel. « Ces réunions n’ont pas lieu d’être, du coup nous avons lancé un recours envers KNS pour manquement à la procédure », poursuit-il, « il manque une étape avant le licenciement, c’est à dire, la discussion avec les syndicats et le comité d’entreprise pour mettre tout en oeuvre afin d’éviter ces licenciements ». De son côté, l’Union Calédonienne (parti indépendantiste majoritaire dans la province Nord) a constaté « avec regret » le plan de licenciement engagé par KNS et « appelle à la responsabilité des uns et des autres » pour éviter ce plan de licenciements. La direction de KNS a confirmé le maintien de ce CE extraordinaire ce vendredi 30 septembre à 10h.
Point de conjoncture:
A la bourse de Londres, les prix du Nickel ont augmenté et les stocks ont baissé, signe d’une sortie de crise espérée avant la fin de l’année, voire en début 2017.
En Nouvelle-Calédonie, la production de métal n’a jamais été aussi élevée. Entre janvier et août 2016, le Caillou a produit 68 000 tonnes de nickel contenu, soit 13% de plus qu’en 2015. De même, l’exportation a aussi augmenté entre janvier et août 2016 avec 64 000 tonnes de métal exporté, soit 8% en plus par rapport à 2015. Néanmoins, la valeur de ces exportations a baissé de 11 milliards de francs pacifique (environ 92 millions d’euros).
Pour les mines, l’activité est aussi en croissance. 9 800 000 tonnes de minerais ont été extraites de janvier à août 2016, soit une augmentation de 8% par rapport à 2015. De même, les exportations de minerais progressent de 16% entre janvier et août 2016 (3 500 000 tonnes). Mais comme pour le nickel, le chiffre d’affaires de ces exportations est en recul de 3,7 milliards de francs pacifique (environ 31 millions d’euros).
Au total, mines et métallurgie ont perdu 15,3 milliards de francs pacifique (environ 128 millions d’euros) de chiffre d’affaires, de janvier à août 2016. Pourtant, la Nouvelle-Calédonie risque de battre son record de production en 2016.