Aujourd’hui, à Paris, s’est tenu le Conseil d’administration de la Société Le Nickel (SLN), fer de lance de la filière nickel en Nouvelle-Calédonie. Dans un contexte de crise internationale, les membres du Conseil d’administration de la SLN ont acté un prêt supplémentaire à la SLN et l’adoption d’un « plan d’amélioration de la compétitivité ».
D’emblée, ce Conseil d’administration de la SLN « a été extrêmement constructif », a insisté Philippe Gomes, député de la Nouvelle-Calédonie et membre du Conseil d’administration de l’entreprise. Joint par téléphone, il s’est félicité « que chacun des actionnaires, qu’il s’agisse de l’Etat, de la famille Duval ou de la STCPI, ait décidé de confirmer un certain nombre d’engagements qui ont été esquissés au cours des derniers mois ». Concrètement, « le Conseil d’administration a décidé d’accorder un prêt supplémentaire de 40 millions d’euros à la SLN ». Le but étant que la SLN puisse continuer à tenir jusqu’au mois de juin, où doit se tenir un nouveau Conseil d’administration. « Il nous reste un certain nombre de détails techniques, juridiques et financiers à finaliser, négocier entre les différents actionnaires et les différentes sociétés », a expliqué le député Philippe Gomes, « mais, dans l’ensemble le plan de soutien à la SLN sera finalisé en juin ». Ce prêt supplémentaire de 40 millions d’euros viendrait en complément des 127 millions d’euros portés en prêt par la STCPI et à destination de la SLN.
En effet, lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé un prêt allant jusqu’à 200 millions d’euros à destination de la SLN. Un prêt qui doit être porté par la STPCI. Depuis, celle-ci a annoncé son accord pour un prêt de 127 millions d’euros. Comment cela va se passer ? « L’Etat va prêter à la STCPI 127 millions d’euros, et la STCPI les prêtera à la SLN. Les conditions dans lesquelles l’Etat prête ces 127 millions à la STCPI doivent être les mêmes conditions que celles dans lesquelles la STCPI prête à la SLN. On accepte de porter 127 millions car on considère que c’est notre responsabilité en tant qu’actionnaire minoritaire, c’est à la fois légitime, nécessaire mais suffisant », explique le député Gomes. Sur l’enveloppe de 200 millions d’euros proposée par l’Etat, la STPCI accepte donc de porter la somme de 127 millions d’euros. L’autre point essentiel de ce Conseil d’administration est l’adoption du « plan d’amélioration de la compétitivité de la SLN ».
Ce plan vise à réduire de 25% le coût de revient unitaire d’une livre de nickel, soit « un prix de revient qui soit réduit à 4,50 $ la livre de nickel au lieu de 6$ »,et ce « avant fin 2018 ». « Quand on y parviendra, la SLN sera dans le premier tiers des entreprises de métallurgie les plus compétitives de la planète. Elle sera donc hors d’eau quelque soit la conjoncture internationale en ce qui concerne les matières premières », assure Philippe Gomes. Celui-ci a également salué « le geste de l’Etat quant à la réalisation de la centrale électrique qui a vocation à se substituer à l’actuel centrale qui est obsolète ». Comme l’a annoncé Manuel Valls lors de sa visite, l’Etat apportera sa garantie pour le financement de cette nouvelle centrale électrique, estimée à environ 670 millions d’euros. Mais pour le député, « c’est un projet essentiel car il assure la compétitivité de la SLN (…) pour les décennies à venir ».
Comment est réparti le capital de la SLN ?
L’actionnariat de la SLN est partagé entre la maison-mère Eramet, qui regroupe l’Etat et la famille Duval à hauteur de 56% du capital, la STCPI, qui regroupe les trois Provinces de la Nouvelle-Calédonie à hauteur de 34%, et la société japonaise Nisshin Steel à hauteur de 10%.