Nickel calédonien : La SLN en difficulté à cause d’une grève

Nickel calédonien : La SLN en difficulté à cause d’une grève

©SLN

La Société Le Nickel (SLN) a ralenti sa production de ferronickel en raison d’une grève sur ses mines, qui aggrave la situation déjà catastrophique de la filiale du géant français minier Eramet en Nouvelle-Calédonie, ont indiqué jeudi direction et syndicats. 

L’entreprise, premier employeur privé en Nouvelle-Calédonie, a baissé la puissance de ses fours en début de semaine, compte tenu de l’insuffisance des stocks de minerai pour approvisionner l’usine. « D’habitude à cette saison, on a 500 000 tonnes de stock pour anticiper les aléas climatiques. Là, on en a 150 000 soit 20 jours seulement de production », a déclaré un porte-parole de la SLN, qualifiant la situation de « grave ».

Depuis le 4 janvier, les syndicats CSTNC et USTKE, majoritaires sur les sites d’extraction de minerai de nickel mais pas à l’usine métallurgique de Nouméa, sont en grève. Ils protestent contre l’augmentation à 147 heures hebdomadaires de l’activité sur mine, dans le cadre d’un Plan de performance mis en place en 2017, après une grave crise provoquée par la chute du prix du minerai à la bourse de Londres. « On dénonce la manière dont ça a été fait alors que nous avions signé pour 120 heures en mai dernier », a indiqué Harold Delrieu, délégué CSTNC.

« On craint le dépôt de bilan »

Les cinq autres organisations syndicales de la SLN dénoncent ce mouvement alors que l’entreprise bataille pour réduire ses coûts de production, intenables dans un marché désormais dominés par les pays à bas coûts (Chine, Indonésie, Philippines…). « On est très inquiet et on craint le dépôt de bilan à la fin de l’année. C’est impensable et ce serait catastrophique pour le pays », a déclaré Eddy Coulon de l’Usoenc dont une délégation doit rencontrer début février à Paris, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, pour l’alerter sur la situation.

« La hausse du temps de travail permet d’augmenter les exportations de minerai brut et d’avoir du cash. On pourrait sortir la tête de l’eau, et montrer à nos actionnaires et à notre PDG qu’on est prêt à changer pour sauver nos emplois et l’entreprise », a-t-il ajouté. Cette crise, qui intervient après un conflit de plusieurs mois sur le site de Kouaoua, « plombe encore notre cash-cost autour de 6,50 dollars la livre », selon une source interne, alors que le Plan de performance visait les 4,50 dollars.

Avec AFP.