Nickel calédonien: Christel Bories, PDG d’Eramet, souhaite une SLN « modernisée »

Nickel calédonien: Christel Bories, PDG d’Eramet, souhaite une SLN « modernisée »

©Sipa Presse

Nommée Présidente Directrice générale du Groupe Eramet fin mai 2017, Christel Bories prend ses fonctions un an après la chute des cours du nickel qui a entraîné une crise intense dans le secteur clé de l’économie calédonienne. Dans un interview de l’Agence Local Presse (ALP) pour Les Nouvelles Calédoniennes, Christel Bories revient sur le tournant compétitif entamé par la Société Le Nickel (SLN) et dresse les perspectives et les efforts à poursuivre pour consolider le secteur minier de la Nouvelle-Calédonie, face à une concurrence toujours plus intense.

« Je commence donc à avoir une bonne idée du groupe », a déclaré la nouvelle Présidente Directrice générale Christel Bories, nommée en mai dernier mais à la Direction générale du Groupe minier depuis 5 mois. Arrivée un an après la crise qui a touché le minerai, suite à la chute des cours à la London Metal Exchange (LME), Christel Bories est aujourd’hui à la tête d’une « maison qui a beaucoup souffert au cours des dernières années et qui n’a pas forcément pris les bons virages stratégiques », tout en admettant « de gros efforts » qui ont été faits « en matière de compétitivité ». « Il va d’abord falloir redonner une vision à l’entreprise, élaborer une stratégie (…) en termes de croissance et de développement » prévient Christel Bories.

Le plan de performance SLN 2018 vise un coût de production à 4,50 dollars US la livre de nickel fin 2017, mais pour la nouvelle PDG d’Eramet, « ça ne va pas suffire ». « Il va falloir passer ce premier jalon des 4,50 dollars et aborder la suite ». « Nous allons devoir transformer les pratiques au niveau technique, sur mine comme à l’usine, et au niveau organisationnel. Il va aussi falloir intervenir sur les paramètres qui influent sur nos coûts. Cela passe notamment par un prix de l’électricité qui nous permette d’être compétitifs et par une meilleure productivité ». Si Christel Bories admet qu’un « salarié calédonien coûte plus cher qu’un salarié chinois ou indonésien », en revanche, « nous devons nous assurer que cette main-d’œuvre bien payée est au niveau en termes de productivité, et qu’elle évolue au sein d’une organisation optimale. Dans un pays comme la Norvège, où nous sommes présents et où le coût du travail est très élevé, nous arrivons, grâce à une organisation et une productivité optimales, à gagner de l’argent. Nous pouvons le faire en Calédonie », assure-t-elle.

Pour l’avenir, Christel Bories souhaite « une SLN modernisée dans ses modes de fonctionnement et compétitive au sens où elle ne perdrait pas de cash – ou en perdrait très peu en bas de cycle – et en gagnerait significativement en haut de cycle ». « Quand on perd ce qu’on perd aujourd’hui, l’enjeu c’est la survie. Nous pensons que nous avons les moyens, les idées et les capacités techniques pour rebondir. Mais il faut être conscient des efforts très importants que nous allons tous devoir faire », a-t-elle conclut.

Interview complet à retrouver sur le site Les Nouvelles Calédoniennes.