©Journal de Mayotte
Après un appel lancé par le syndicat CGT Mayotte, les salariés du secteur du BTP et du Mayotte Channel Gateway (MCG) sur le port de Longoni ont entamé un mouvement de grève illimitée dès ce lundi 17 juillet.
Dans le département, les salariés de l’entreprise Colas Mayotte entament leur 3ème mois de mobilisation.Salim Nahouda, le secrétaire général du syndicat CGT Mayotte dénonce « des situations de misère » pour les salariés. « Depuis 2012, il n’y a plus eu de négociations, plus d’évolution de salaires. La question de la pénibilité n’est même pas reconnue à Mayotte alors que les conditions de travail de certains salariés devraient être prises en compte pour qu’ils puissent partir plus tôt à la retraite. Dans le secteur du BTP, les contrats de chantier représentent la moitié de la main d’œuvre. Dans les autres départements, on ne peut pas utiliser ces contrats plus de 5 ans. À Mayotte, on peut! À la Réunion, un manœuvre touche un taux horaire de 10,64 euros contre 7,37euros ici! Il y a des situations à bannir. Nos revendications doivent être entendues». rapporte-t-il au Journal de Mayotte. Une liste de huit revendications a été dressée: revalorisation immédiate de la grille interprofessionnelle, revalorisation immédiate de la grille du BTP ; application immédiate des Conventions Collectives Nationales, application immédiate du titre de restauration, application immédiate du compte pénibilité, application immédiate de l’épargne salariale, de l’intéressement et de la participation aux bénéfices, application immédiate de la participation des représentants du personnel aux AG, CA et conseils de toutes les sociétés, application des 35 heures pour tous les salariés. Ce mouvement initialement prévu pour septembre 2017 a été avancée pour maintenir la pression sur le patronat. Les salariés grévistes de Colas pourraient être rejoints rapidement par d’autres salariés du secteur du BTP.
Le port de Longoni connaît une situation identique. Des salariés du Mayotte Channel Gateway (MCG) ont annoncé une grève illimitée dès ce lundi. Leurs revendications portent, entre autres, sur des primes, la régularisation d’arriérés, l’allocation du solde du budget du comité d’entreprise, le résultat de l’enquête de la gendarmerie (suite au vol dont a été victime le CE), l’organigramme et les effectifs de MCG. Depuis le début de l’année, c’est le troisième conflit social qui touche l’unique port de commerce de Mayotte. La dernière grève illimitée remonte au 9 juin dernier.
Reste à savoir si ces deux mouvements sociaux seront suivis par les autres secteurs d’activités de l’île. En avril 2016, Mayotte avait connu une grève générale d’une dizaine de jours pour « l’égalité réelle ». A l’appel de plusieurs syndicats, les salariés du privé et du public réclamaient entre autres l’application de l’intégralité du Code du Travail, ainsi que l’égalité des prestations sociales avec la France, une hausse des revenus des retraités ainsi que l’alignement de la sur-rémunération sur celle de La Réunion, à 53 %.